Vous connaissez tous j’imagine ce jeu. Soit on devait répondre à des questions tellement intimes qu’on en rougissait de honte - sans penser une seconde qu’on pouvait frimer ou raconter n’importe quoi- soit on devait grimper sur les arbres, défoncer une barrière avec sa bicyclette ou jeter un seau d’eau sur la tête d’un pauvre participant à ce jeu de ‘je pousse mes limites quoique je réponde’.
Je vous propose pour la énième édition de ma chronique sur la consommation de jouer à ‘J’ose ou je dis la vérité’. Sauf qu’ici, vous n’avez pas toute une bande qui vous sanctionne par sa malice quelle que soit votre performance. Derrière votre écran, seul à bord de vos réponses… 1-2-3, on y va.
- Je préfère regarder des milliers d’enfants mourir de faim au Yémen ou j’ose écrire une lettre ouverte aux dirigeants des grandes puissances (je sais cela ne sert à rien, mais dans le jeu, rien ne sert à rien, de toute façon).
- Je boycotte les produits pré-emballés définitivement ou je raconte à tout le monde comment faire pour recycler tous ces produits inutiles que j’ai achetés.
- Je me paye cette robe chez H&M pour trois fois rien ou je fais le calcul sur papier du nombre de vêtements achetés sur un coup de tête.
… On peut continuer à l’infini et vous avez compris la règle du jeu. Soit on s’engage corps et âme à sortir de cette société de consommation, soit on pérore.
Je vous vois venir : ‘‘parce que tu imagines, toi, que cela sert à quelque chose ?’’
Il y a quelques années, je vous aurais dis : ‘‘c’est vrai, c’est inutile’’. Mais depuis que j’ai recueilli le témoignage d’un grand penseur, je module ma réponse. Cet homme réfléchi et expérimenté et surtout grand activiste m’avait répondu : ‘‘Ce n’est pas tant le résultat de ton action qui est important, mais l’énergie, l’espoir, la satisfaction de réaliser quelque chose qui te satisfasse et en quoi tu crois’’.
Et quand le résultat peut faire boule de neige… Je pense à la première guerre mondiale qui a été déclenchée par l’assassinat de l'héritier du trône d'Autriche, l'archiduc Franz Ferdinand, à la frontière Sarajevo…
Oserai-je rêver d’une nouvelle guerre mondiale contre la consommation ?
Si vous voulez en savoir plus sur cette chronique, notre collègue Gisèle Kayata Eid sera au Salon du livre de Beyrouth (au stand de la librairie Le Point), le jeudi 8 novembre 2018, pour signer son livre ‘Consommation Inc.’, avant et après un débat, à 19h00, intitulé : ‘Consommer ou SE consommer’.
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