Les médias sont bien le reflet de la société. Une société dont le seul centre d’intérêt est le nombril. Papier glacé, photos people, sujets softs, photos retouchées, entertainment à volonté. De quoi nous changer de la triste réalité.
Mais qui va se charger de dénoncer cette sale réalité ? Qui va se charger de la prendre à bout de bras et la faire changer ?
Les réseaux sociaux ? Oui, sauf que là aussi ils sont biaisés à en mourir. Des algorithmes dont on ne peut même pas imaginer la puissance s’occupent de nous diriger vers telle ou telle information, occultant tout le reste. Un point de vue tronqué. Une vision sectaire. Une désinformation organisée par je ne sais plus qui ni pourquoi.
Notre monde va mal et on ne veut pas le savoir.
Société ignorante et complice.
Il y a bien des irréductibles qui partagent sur leur mur, les horreurs faites à la planète. Il y a bien des penseurs qui crient haut et fort que le système ne peut plus fonctionner sur le profit. Delphine Batho invectivait dans Libération, en cette mi-février : «Qu’est-ce qui est le plus important, le fric ou rester vivants ?... Cette ex-ministre de l’environnement enfonce le clou encore plus. « Depuis vingt ans, nos dirigeants répètent en boucle la même fable, à savoir que la croissance peut être bonne et verte, alors que la hausse du PIB est en réalité l’indice de destruction de la nature … L’écologie est présentée comme un coût, un fardeau, et ce serait d’abord aux gens d’évoluer dans leurs comportements. Mais où entend-on parler de la responsabilité du gouvernement et des multinationales dans la destruction du climat et l’extinction des espèces ? On demande à monsieur et madame Tout-le-Monde de porter le chapeau pour protéger l’impunité de ce que j’appelle les «écocriminels». »
Pourquoi nos médias ne rebondiraient-ils pas, dans leurs pages si bien fournies de palabres sur des propos comme cela, des propos qui nous parlent, qui parlent de nos préoccupations, de nos inquiétudes, de nos jeunes déprimés, de l’avenir noir… Pourquoi faut-il faire toujours comme si tout allait bien, alors que le bateau coule, que la planète va à vau-l’eau, que les humains sont devenus des ogres et qu’il est urgent que nous refusions massivement et dans les faits cet ordre établi ?
Par notre silence dans les médias, mais pas seulement, dans les salons, dans nos réflexions et nos visions à si court terme, dans nos intérêts superficiels, incultes et insouciants, nous sommes tous complices de ce meurtre dont parle cette candidate aux européennes.
Comme nous sommes complices de l’horrible mort de cet homme qui s’immole par le feu pour refuser ce sale ordre établi. Mais il est mort… Et on zappe sur autre chose.
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