Notre Dame de Paris est allée en cendres, mais le monde, lui, a semblé renaître des siennes.
C’est du moins l’impression que j’ai eu devant cet élan de solidarité planétaire.
Depuis le sinistre 11 septembre, je ne me rappelle plus une telle mobilisation, autant d’intérêt, de désolation et de soutien pour une cause.
Aujourd’hui, l’humanité a réagi intensément contre la perte de quelque chose qui ne s’apparente ni à l’argent, ni aux gains, ni au profit : le monde entier s’est mobilisé pour témoigner de son attachement à la culture, au patrimoine, aux valeurs… et cette réaction est comme une bouffée d’oxygène dans ce feu qui a étouffé biens, pierres et merveilles.
Les fidèles, mais pas seulement, ont pleuré, prié, chanté à l’unisson. Les Français et leurs amis présents se sont agenouillés dans un seul et même élan. Et c’est cette image qui me reste de cet incendie aussi consternant que catastrophique.
Des millions de dollars de l’Hexagone se sont soudain débloqués pour une cause, un héritage, un passé, pour l’emblème de leur foi. Evacuée depuis plus d’un siècle de la vie des Français, la religion est soudain réapparue comme fondement de leur identité. Celle qui raconte le cheminement, les petites et les grandes histoires qui ont mené à l’édification d’un peuple qui, en ce funeste 15 avril, a vu s’écrouler inexorablement ce qui les représentait : un chef d’œuvre inspirant, symbole de la création artistique et témoin de ce qu’ils pensaient être leur pérennité.
Ce que je retiens et qui me vient spontanément aussi, c’est la leçon à tirer de ce drame et l’onde de choc qu’il a suscitée. Si nous pleurons aux pieds de Notre Dame de Paris avec tant de peine en voyant disparaître un joyau du patrimoine mondial, comment arrivons-nous à rester indifférents devant les sévices infligés à nos forêts, nos océans, nos champs, à l’air que nous respirons, à la biosphère, au climat qui nous permet de jouir de la vie ? Comment et pourquoi les fortunes et les grands noms si faciles à mobiliser ne se réveillent-ils pas pour enrayer tout le mal que la financiarisation du monde a engendré ?
‘‘Le cœur de Paris s’est consumé’’, ‘’Nous étions très peu préparé à ça’’, ‘’L’impensable est arrivé…’’. La consternation est générale devant la perte de cette splendeur. Un des experts a eu cette promesse en racontant le sauvetage des œuvres et des objets symboliques que recelait de Notre Dame : ‘‘Tout ce qui doit être sauvé doit l’être… il faudra remplacer ce qui a été détruit’’.
L’impensable est confirmé déjà pour notre trésor à tous : notre Planète bleue qui, elle, est irremplaçable. Qu’attendons-nous pour réagir ?
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