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‘Sur les pas du Christ’ au Liban sud : Un film porteur de messages spirituels et touristiques

17/04/2019|Nelly Helou

A partir du 16 avril le film ‘Sur les pas du Christ’ initié et promu par l’Association sur les Pas du Christ au Liban Sud, réalisé par le cinéaste Philippe Aractingi et produit par la Fondation maronite dans le monde, sera projeté dans les salles du Cinéma Abraj (Furn el Cheback). En cette fête de Pâques ce beau film documentaire, émouvant, porteur de multiples messages religieux, spirituels et touristiques s’adresse à tous les Libanais, à tous les membres de la famille et à chaque visiteur du pays du Cèdre. A voir absolument.

Synopsis
De Cana au Mont Hermon, de Sour (Tyr) à Sidon (Saida), de Maghdoucheh à Marjeyoun, le film raconte dans le style du ‘Road movie’ le périple dans un bus, de neuf enfants accompagnés de leurs trois professeurs, -12 comme les disciples du Christ en vue de réaliser leur rêve : partir sur les pas de Jésus, sur cette terre libanaise en se basant sur les traditions orales ancestrales et sur les évangiles et autres textes écrits. 

Durant une heure 15 minutes, d'une région à l'autre de ce merveilleux sud libanais, les enfants vont incarner Jésus, Marie et certains des apôtres à travers de petites saynètes, rappelant les miracles du Christ sur la terre du Liban tels que décrits dans le nouveau testament. 

Produit par la Fondation maronite dans le monde et par « Fantascope production », a l’initiative de l’Association sur les pas du Christ au Liban sud et ses recherches historiques et archéologiques approfondies sur la question, le film a été réalisé par Philippe Aractingi, sous la forme d'un film documentaire touristique et religieux. Le scénario est signé : Raymond Aftimos, Mirna Monayar, Maya Nassar et Philippe Aractingi. Rima Chéhab est productrice exécutive. 

Le cinéaste a créé un lien entre les différentes séquences du film, à travers un ‘road Movie’ forme scénique qu’il a déjà utilisé dans des films précédents "Al Bosta" et "Sous les bombes". Son langage cinématographique, avec les cadrages, les plans rapprochés, les gros plans, les vues d’ensemble, met en valeur la beauté et la diversité de cette région. Une musique de René Aubry et Wadih el Safi, est bien adaptée à chaque scène. Les bruits et sons de la nature que Aractingi a si bien captés renforcent le charme. Ce film est une invitation à un voyage spirituel, et touristique, un pèlerinage dans ce petit pays aux richesses archéologiques et physiques inouïes, encore inconnues d'un grand nombre de libanais et d’étrangers. Il nous interpelle tous. En sortant de la projection le soir de la première, on sent le désir de faire comme ces adolescents, partir sur les pas du Christ au Liban Sud. 

‘‘J'ai voulu exprimer la fierté des libanais et toutes leurs émotions du fait que le Christ a passé par la terre du Liban’’ affirme le cinéaste.



Philippe Aractingi : ‘‘J’ai pris un grand plaisir à réaliser ce film’’ 

Quelle a été la genèse de ce film ? 
Lorsque Samir Sarkis Secrétaire général de l’Association Sur les pas du Christ au Liban Sud m’a contacté sur les conseils du ministre Michel Pharaon, pour réaliser un tel film, je peux dire qu’au départ j'étais un peu perplexe. Comment peut-on raconter des faits dont certains certes sont basés sur des textes de l’évangile et des écrits, mais de bien d’autres se référant de la tradition orale. Les textes de l'évangile disent que le Christ est passé par Tyr et Sidon, mais le reste n'est pas totalement ancré dans les écrits, et même en Terre Sainte on n'est jamais sûr à cent pour cent de ce qui s’est produit. 

Comment dès lors avez-vous conçu le scenario ? 
J'ai pensé que ce serait bien de passer à travers le regard des enfants. En eux il y a la grâce et peut être aussi la magie. Eux seuls dans leur spontanéité leur simplicité peuvent incarner avec une grande sincérité, l'esprit du passage du Christ sur cette terre il y a deux mille ans.et les miracles qu'il a réalisés. N’-a t-Il pas dit lui-même "laissez venir à moi les petits enfants"

J'ai choisi neuf enfants qui font tous du théâtre accompagnés de trois professeurs de théâtre pour certains leurs propres professeurs. On a préparé les saynètes, les costumes, et on a mis tout ce beau monde dans le bus et l’on a fait un film de voyage. La troupe joue les miracles qui se sont produits dans différentes régions du sud Liban, à travers de petites saynètes volontairement naïves et simplistes. 

Pourquoi un film sous forme de voyage ? 
Parce que le voyage a toujours un double impact extérieur et intérieur. On découvre à l'extérieur une dimension physique touristique des lieux, mais aussi au fur et à mesure un changement se produit à l'intérieur de ceux qui font ce voyage. Et c’est ce qui est arrivé avec nous tous. L'ambiance du tournage, était absolument merveilleuse dans le sens propre du terme, au-delà de ce qu'on peut imaginer. C'est un des tournages les plus agréables que j'ai vu. Fatiguant bien sûr mais humainement très enrichissant. Et on en est tous sortis comme exaltés.
Le tournage a pris sept jours, le film se déroule sur trois ou quatre jours. Les enfants et leurs profs dorment sur place, on le voit dans le film, ce qui renforce la crédibilité du scénario. 

Le parcours suivi est-il linéaire ?
On aurait dû logiquement commencer par Saida (Sidon) puis suivre un parcours linéaire. Mais j’ai choisi d’aller en premier directement à Cana car selon les Evangiles c’est en ce lieu que s’est produit le premier miracle de Jésus. Puis on a fait le périple suivant par étapes : de Koleila où se trouve le Makam du prophète Omran, à Tyr ses vestiges historiques, son port antique et l'église Notre dame de la mer. Le bus et ses occupants se dirigent ensuite vers le sud frontalier: Ras el Ain, Maroun el Ras, Tibnine. A l’arrêt de Ain Ebel, le Notre Père est chanté en Syriaque par Pascale Sakr, le voyage se poursuit jusqu'à Deir Antar puis Karkha pour arriver à Saidà, et un long arrêt à Maghdoucheh en l'église d’al Mantara. On se dirige alors vers Marjeyoun, Kousseir où se trouvent les vestiges du couvent de Sainte Anne mère de Marie, puis a Kawkaba, Rachayà el Wadi, et le film s'achève par un beau tableau face au Mont Hermon ou le Mont de la Transfiguration.

Quid des textes ? 
Ils ont été extrêmement bien recherchés et peaufinés durant six mois environ avant de commencer le tournage. Samir Sarkis a mis à contribution des spécialistes archéologues et historiens et nous avons nous-mêmes fait d'autres recherches, pour faire le tri et mettre du bémol, du conditionnel et faire aussi des choix sinon on aurait eu un film de 40 minutes de plus. L'idée était de faire de l'info Entertainment, c'est à dire un film à la fois qui peut être vu par tous les membres de la famille et qui repositionne le Liban sur une carte mondiale en tant que terre sainte, que terre chrétienne, qui parle de foi et de spiritualité dans le sens large du terme, et en même temps un film touristique. 

Etes-vous satisfait ? 
Il est important de dire tout d’abord que c’était une commande pour moi, et non un film que j'ai initié moi-même, car les gens peuvent se demander ce qui m’a amené à faire un tel film. Mais je peux vous dire que j’ai pris grand plaisir à le réaliser. Il fallait faire un film touristique et attractif chose que je pense avoir réussi. Il y a aussi la touche personnelle, et pour moi ce fut un appel au voyage, au questionnement spirituel, un attachement à un Liban qui a une autre valeur que celle que l'on connaît, un rappel que c'est une terre sainte. 

Avez-vous découvert des régions que vous ne connaissiez pas. 
Oui, j'ai découvert un Liban, si riche sur le plan historique et archéologique dans chacune de ses localités. Une partie de cette histoire sur le passage du Christ sur cette terre est évoquée dans l'Evangile, une autre est transmise oralement. Faire ressortir cette histoire a été l'objet du film. Une des régions des plus belles que je connais bien puisque j'ai déjà filmé trois fois, est celle du Mont Hermon avec ces arbres millénaires, et de superbes champs d'oliviers. J’ai découvert aussi à Marjeyoun le couvent détruit de Sainte Anne, et selon la tradition orale il semblerait que Anne et la Vierge Marie seraient nées au Liban. À côté de Cana, il y a une mosquée où est enterré dit-on selon, la tradition musulmane, le Père de Marie.

Concernant les Noces de Cana, il y a quand même toute une polémique la –dessus ? 
J'invite les sceptique à voir le film et à être attentifs aux arguments très valables que l'on donne sur la question. Mais encore une fois ce n'est pas un film qui tranche mais qui est ouvert à la conversation, un appel. Il sort en salle à un moment approprié, la fête de Pâques, qui est un période de disponibilité intellectuelle et spirituelle. 

S’agit-il en fait d’un film ou d’un documentaire ? 
Quelle est la différence ? Est-ce qu'un documentaire n'est pas un film ? Moi je viens de l'école du documentaire et j'en ai fait une quarantaine avant de commencer à faire des longs métrages. Donc quelque part c'est un peu ma première nature si ce n'est ma deuxième nature. J'aime le documentaire pour la simple raison que dans une terre aussi riche que le Liban ce style s'impose de lui-même car la réalité est encore plus dense que la fiction et même plus intéressante.

Les difficultés de ce tournage ? 
Faire un tri dans toutes les informations que nous avions. Il y en avait énormément non triées et éparpillées dans tous les sens. Puis il y a aussi chez les Libanais cette tendance à dire : ‘‘Tout vient de chez nous, même le Christ était libanais’’. Il a fallu amortir cette tendance et trouver une forme qui ne soit pas didactique. Ne pas mettre des spécialistes derrière un bureau en train de nous expliquer les choses. C’était là le véritable challenge !

Vous avez tourné dans une région où il y avait différentes communautés religieuses. Avez-vous eu des problèmes Ils savaient ce que vous faisiez ? 
Au contraire, les communautés non chrétiennes chiites principalement puisque c'est le cas dans cette région et druzes aussi, ont été d’une grande affabilité, toujours intéressées à nous aider. D’ailleurs je n’ai pas vu de différences intercommunautaires dans ce tournage. Pour moi c'est un film fait de plein cœur avec des gens qui ont vraiment aidé à sa réalisation sans aucune incidence religieuse. 

L’Association sur les pas du Christ
Pour en savoir aussi sur l’Association sur les pas du Christ au Liban Sud nous avons recueilli le témoignage de son secrétaire général l'ingénieur Samir Sarkis.

‘‘L'Association a été fondée en 2012 par des laïcs sous la présidence de son excellence le ministre Michel Eddé et travaille depuis lors sous la tutelle des évêques du Sud de toutes communautés. Son objectif est de favoriser le tourisme religieux dans cette région dans sa dimension chrétienne et spirituelle’’, explique-t-il. 

"Notre Association œuvre pour que le Liban soit une terre sanctifiée et confirme la dimension humaine et historique du Christ en relation profonde avec le Liban d'antan. Ce qui demande de notre part une réécriture de l'histoire du pays du Cèdre à partir de cette optique éclairante. L'Association travaille en étroite coopération avec la Fondation maronite dans le monde et avec l'Université Saint esprit de Kaslik’’. 

M. SARKIS énumère les activités menées par l'association et les projets 
1- Une investigation archéologique à Cana en étroite coopération avec la Direction générale des Antiquités a été faite, et a donné la preuve que la localité et sa région étaient habitées du temps du Christ. Un congrès international sur Cana est en préparation
2- Œuvrer à la reconnaissance de Notre Dame d’al Mantara à Maghdoucheh de la part du Saint Siège et des cercles du tourisme mondial, comme lieu de pèlerinage marital mondial.
3 - La réalisation du film sur les pas du Christ par Philippe Aractingi avec l'appui personnel du Président de la fondation maronite Charles Georges Hajj qui a cru en ce projet qui vise à renforcer les liens avec la diaspora et la fierté de ses fils du fait que le Christ a foulé la mère patrie .
La fondation se donne pour objectif de traduire le film en plusieurs langues et de le distribuer à ses bureaux de par le monde et aux paroisses et diocèses de la diaspora. 
‘‘Nos aïeux, conclut Samir Sarkis, étaient parmi les foules qui ont entouré le Christ pour écouter ses enseignements et suivre ses pas au Liban sud. Le pape Saint Jean Paul II a qualifié le Liban de terre Sainte dans l’exhortation apostolique’’. 

 

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