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A Station, le collectif de bédéiste Samandal revisite le Liban des cartes postales

29/09/2018

Du 25 au 30 septembre, l'espace Station, à Jisr El Wati accueille le travail du collectif Samandal avec l'exposition ‘It is preferable not to travel with a dead man’. Voyage en terrain connu.

Le hasard fait parfois bien les choses. La dernière exposition du collectif Samandal, à Station, est le fruit de la rencontre fortuite de l'un de ses membres, Joseph Kai et d'un français, Adrien Weber, dans un blabla car pris en commun entre Paris et Angoulême /pour rejoindre le festival international de BD. Les deux dessinateurs se lient d'amitié et décident de se retrouver au Liban.
‘It is preferable not to travel with a dead man’ (une citation empruntée à l'écrivain poète et peintre belge Henri Michaux) est la confrontation des points de vues entre un français, qui découvre le Liban pour la première fois et des Libanais, qui connaissent les recoins de ce pays comme leurs poches. Que peut bien leur apporter une énième visite des lieux emblématiques de leurs pays ? Des ruines de Baalbeck, aux Cèdres, en passant par la foire internationale de l'architecte Oscar Niemeyer à Tripoli ou Raouché, l'exposition est une redécouverte d'un pays entre deux eaux : pas vraiment mort mais pas vraiment vivant non plus. Là où Adrien Weber a vu les déchets, l'anarchie urbaine, représenté avec humour, les membres du collectif (Tracy Chahwan, Ghadi Ghosn, Nour Hifaoui, Karen Keyrouz, Georges Torbey et Joseph Kai) ont abordé le sujet avec un regard intime sur leur pays, en s'attachant aux détails. ‘‘L'idée, c'était de sortir et voir, redessiner le pays à l'instinct, comme si on ne le connaissait pas résume Joseph Kai. On voulait sortir de la pratique du dessin lié au résultat, à la commande, pour retrouver de la spontanéité. Il n'y avait aucune contrainte pour les dessinateurs. Ça donne des résultats complètement différents d'un artiste à l'autre, avec des dessins inachevés, réalisés sur place pendant les visites, et d'autres avec un aspect plus fini qui ont été retravaillés’’.

‘Une vraie culture visuelle se développe au Liban’
Le collectif libanais a fait du chemin depuis ses débuts en 2007 en tant qu'association à but non lucratif dédiée à la publication de revues de bande dessinée au Liban et dans le reste du monde. Farouchement indépendant, la salamandre a su imposé un regard neuf et libérateur sur la société libanaise contemporaine. ‘‘Il y a une vraie culture visuelle qui est en train de se créer au Liban, estime Ghadi Ghosn, bédéiste et professeur de dessin à L'ALBA. Je pense que Samandal a contribué à sortir le dessin du monde de l'art au sens strict, pour aller vers quelque chose de plus populaire, qui peut attirer plus de monde'', abonde Joseph Kai.
Une trajectoire ascendante confirmée par des expositions au festival de BD d'Angoulême, à Paris, à Lyon et récemment le prix du public au East London Comics and Arts Festival. Une année de succès qui contrebalance les difficultés que connaissent le collectif depuis plusieurs années avec la censure et la condamnation en 2015 de plusieurs de leurs membres pour incitation à la discorde confessionnelle, atteinte à la religion, au terme de cinq années de procédures harassantes. L'an passé, dans une situation financière difficile, Samandal est passé par le crowdfunding pour publier leur numéro annuel autour de la thématique de l'utopie. En décembre, ils sortiront leur 11e volume grâce à l'argent récolté avec le précédent numéro. Pour aller plus loin dans l’expérimentation, ils se sont entourés de l'auteur suisse Alex Baladi pour réfléchir à la notion de BD à contrainte. Chaque dessinateur devra composer une bande dessinée sur une histoire imposée, écrite par quatre scénariste libanais suisse et français. ‘‘On sera dans un exercice formel, un questionnement sur la BD plus qu'un questionnement social’’, souligne Karen Keyrouz.







 

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