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Thème et variations : Napoléon et la musique

25/04/2021|Zeina Saleh Kayali

1. Durant ses deux campagnes d’Italie – la première en tant que général en chef de l’armée d’Italie et la seconde en tant que Premier Consul – Napoléon fréquente La Scala et découvre l’opéra italien, qu’il admire particulièrement. En 1801, une troupe italienne s’installe de manière permanente à Paris et y joue des opéras exclusivement en italien. C’est l’un des théâtres lyriques parisiens qu’affectionne le plus Napoléon, lui qui voue un culte à l’opéra italien. C’est à cette troupe italienne que revient l’honneur d’avoir fait entendre pour la première fois à Paris les trois grands chefs-d’œuvre de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) dans leur version originale : 

 

Le Nozze di Figaro(1807)

Don Giovanni (1811)

Così fan tutte (1809)

 

2. Durant la période du Consulat, l’aura de Napoléon brille dans toute l’Europe. Il devient pour beaucoup l’incarnation des idéaux de la Révolution. Un certain Ludwig van Beethoven (1770-1827) lui dédiera sa troisième Symphonie, intitulée Eroïca. Une dédicace que le compositeur reniera lorsque le Premier Consul s’auto-proclame empereur.

 

3. Le 2 décembre 1804, Napoléon, accompagné de son épouse Joséphine, est sacré Empereur des Français devant le papa Pie VII, dans une cathédrale de Notre-Dame de Paris retentissante du Te Deum de Giovanni Paisiello (1740-1816)compositeur qu’il affectionnait mais qui n’eut pas l’heur de plaire au public parisien. 

 

4. En tant qu’Empereur, Napoléon réorganise l’ensemble des institutions musicales parisiennes et ensuite françaises. Elles connaissent sous l’Empire une période prospère. Le tout nouveau Conservatoire, qui jouit de l’appui de l’Empereur, forme des instrumentistes de très haut niveau. Les concerts réguliers qu’il organise sous le titre modeste d’Exercices publics d’élèves, sont le rendez-vous de l’élite des amateurs parisiens. Il contrôle personnellement la programmation de l’Académie impériale de Musique, qui a le monopole des œuvres jouées en français, et qui privilégiait les sujets antiques et historiques, qui permettaient de louer la gloire de l’Empereur. Par ailleurs, Bonaparte, imitant en cela les souverains de l’Ancien régime, ouvre une chapelle aux Tuileries ; à l’heure de la restauration du culte, cette chapelle va vite devenir le centre d’un renouveau de la musique religieuse en France. Messes, motets, oratorios latins s’y succèdent, Retour en grâce de l’orgue, notamment des œuvres de François Couperin (1668-1733), qui avait été complètement délaissé pendant la Révolution. 

 

5. Les compositeurs, sous Napoléon, ne se regroupent pas en école : chacun tente sa voie de son côté, sans manifeste bruyant, sans déclaration intempestive. Etienne Nicolas Méhul (1763-1817), Luigi Cherubini (1760-1842), Jean-François Le Sueur (1760-1837), qui sont les figures de proue du temps, sont les précurseurs évidents du romantisme. Entre leurs mains, l’orchestre classique se transforme insensiblement. 

 

6. L'Empire est une période de renaissance des arts, de la musique et des plaisirs, après la tourmente révolutionnaire. Dans ce paysage, un italien, Gaspare Spontini, (1774-1851) s'impose comme le grand créateur d'opéras du règne et devient le "compositeur de la Chambre de l'Impératrice". Après sa formation et des premiers succès dans son pays natal, c'est dans le Paris de Napoléon que Spontini partit chercher la gloire qui vint avec le succès de La Vestale, une œuvre qui occupa rapidement une place centrale dans le répertoire français. 

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