ArticlesEvénements
Aujourd'huiCette semaineCe weekend

Pour ne rien manquer de l'actualité culturelle, abonnez-vous à notre newsletter

Retour

Partager sur

single_article

NOCTILŪCA au Théâtre Le Tournesol

03/11/2020

Parlez-nous de votre carrière

Au fil des années, mon travail a été le reflet de mon environnement et du contexte dans lequel nous vivons. Habitant à Beyrouth, une petite ville complexe, pleine de contradictions et changeante en permanence, mes performances (à la fois les thèmes et les chorégraphies) se sont concentrées sur les développements biologiques et technologiques, qui imposent une évolution rapide au corps et à l'esprit humain. Par la danse et le théâtre, j'approfondi la notion du rapport au monde de l’homme dans notre époque postmoderne en constante et rapide évolution, en mettant l'accent sur ma ville, qui pose des contraintes et des défis importants, car elle nécessite des adaptations fortuites et fondamentales. 

 

J'ai commencé mon exploration performative par le clown de rue, pratique à travers laquelle j'ai trouvé un moyen de m’exprimer poétiquement et librement. A l'aide du nez rouge, sorte de « masque passe-partout », j'ai trouvé une possibilité d'être qui que ce soit et de n’importe quelle manière dans la rue. En tant que clown, vous êtes autorisé à être insensé, à rouler au sol, à parler à n'importe qui, à chanter fort… Vous avez une liberté particulière, vous n'êtes pas « fou», vous êtes juste un «clown».
Ma pratique s'est progressivement dirigée vers le théâtre qui m’a permit d’approfondir ces états de liberté d’un point de vue plus personnel et plus pertinent dans le cadre de mon travail d'interprète et de chorégraphe. Celui d’une recherche permanente d’un espace où l'on peut s'abandonner. 

Je crois que notre époque révèle la défaillance de nos systèmes sociaux et politiques actuels, redonne un certain pouvoir aux gens et provoque une profonde remise en question. Nous assistons à ce phénomène au Liban mais également dans plusieurs pays du monde. J’ai le sentiment que cette recherche est en résonance avec un besoin profondément humain de redonner du sens au corps, à la communauté et aux besoins primordiaux. 

 

En quelque mots expliquez-nous Noctilūca 

Noctilūca est le nom donné à une espèce d'algue unicellulaire bioluminescente, un organisme qui éclaire dans l'obscurité des océans. Pour moi, c'est une métaphore à travers laquelle, dans ce travail, j'essaye d'apporter une lumière dans un lieu inconnu, d’éveiller une force endormie. Dans cette pièce, J'explore le potentiel de renouer nos esprits et nos corps en dehors des conventions. Je crois que dans nos sociétés disciplinées et contrôlées, des étincelles de dynamisme et de force de vie ont été étouffées et bloquées. Mes recherches portent sur le démêlage de ces nœuds et comment raviver une créativité originelle. 

 

D'où vous est venue l'inspiration pour cette performance 

Tout au long de mes recherches, je cherche à retrouver l’essence du mouvement du corps ou du son de la voix, quitte à éveiller parfois une forme de folie éclipsée de l'être. J'essaye de me défaire des dogmes imposés par les lois, les règles sociales, les comportements normés et communément tolérés et à reconnecter avec mon environnement de manière plus intuitive. Je cherche à voir comment utiliser son corps, comment parler, je joue avec les frontières de ce qu'on peut dire ou pas, ce qu’on peut faire ou pas, en privé ou en public, j’explore les limite entre la folie et la normalité, ce qui est de l’ordre  du scientifique ou de la superstition, du réel ou de l'imagination. 

 

Ce spectacle est inspiré de l'inconnu, présent en nous et en dehors de nous.
C'est un hommage aux possibilités infinies de l'esprit et du corps humain, et une tentative d'incarner les énergies d’une multitude d’organismes qui cohabitent sur cette planète, englobant celles des profondeurs des océans en passant par celles des forêts et des villes en constant mouvement, jusqu’à l’infini des cieux. 

 

Quels sont les plus grandes difficultés que vous avez rencontré pour monter ce spectacle ?

Mises à part les innombrables difficultés dues à la situation actuelle du Liban, à la crise et à la pandémie, il est toujours difficile de créer une pièce solo seule. Merci à ma collaboratrice artistique Racha Baroud, sans laquelle mon travail ne serait pas ce qu'il est. C'est une bénédiction d'avoir quelqu'un qui vous accompagne à chaque étape, suit chaque détail et vous aide à pousser le travail toujours et encore plus loin.

 

Avez-vous d'autres projets dans les prochains mois ?

Je travaille sur un projet appelé "La Vallée du Sommeil" prévu pour l’année prochaine. Le spectacle est inspiré d’une œuvre du peintre égyptien Abdel Hadi Al Gazzar «Les djinns de l'amour». Une première résidence s’est déroulé en avril avec comme interprètes Farah Naboulsi, Nader Bahsoun, Aymeric Lorthiois and Abbas Bayram. 

En mêlant le réel et l'imaginaire, "La Vallée du Sommeil" est une performance- sortilège, où au travers des paysages du rêve, les djinns viennent souffler en vous leur enchantement.

 

Pour en savoir plus, cliquez ici

 

 

thumbnail-0

ARTICLES SIMILAIRES

Depuis 1994, l’Agenda Culturel est la source d’information culturelle au Liban.

© 2024 Agenda Culturel. Tous droits réservés.

Conçu et développé parN IDEA

robert matta logo