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Mona Trad Dabaji 

Artiste peintre libanaise.

 

Quel regard portez-vous sur le centenaire du Liban ?

Du gâchis. Je ne peux pas m 'empêcher de revoir les images de nos premiers dirigeants, droits et fiers dans leurs costumes blancs.

La naissance d'une petite nation pleine de promesses.

Même si jusqu'en 1975 il n'y a pas eu que des Fouad Chehab et des Riyad el Solh, le Liban était encore un pays où il faisait bon vivre.

Aujourd'hui on ne peut plus qualifier que de pathétique l'état dans lequel nos politiciens nous ont mis.

 

Considérez-vous que le Liban peut devenir une véritable nation ?

Seulement si le Liban devient laïque, c'est sa seule porte de salut !

 

Comment avez-vous perçu la catastrophe 4 aout ?

Indescriptible, inhumaine, nous sommes tous des miraculés hagards, désemparés, solidaires.

Beyrouth est notre ville, on ne mérite pas, dans une même vie, de la voir détruite deux fois.

On ne pardonnera pas.

 

Le Liban est-il votre patrie définitive ?

J'ai quitté le Liban en 1975 quand la guerre civile a éclaté.

Je suis rentrée en 1992, hallucinée par le centre-ville détruit.

Ma première exposition " Beyrouth ville Fantôme" dépeignait des maisons détruites aux fenêtres ouvertes sur des ciels bleus. 

La place des martyrs avec ses statues dressées dans ce champ de ruines comme témoins de cette guerre fratricide !

C'est à pleurer, revoir la destruction de notre quotidien, nos rues, nos quartiers, notre patrimoine …repeindre ça ?! Non !!!

En Octobre 1992 quand je suis rentrée je me suis dit ; enfin je pose mes valises …

 

En ces jours historiques, quelle serait votre propre " Déclaration pour le Liban “ ?

Continuer à y croire, parce que nous sommes un peuple unique, capable de s'adapter à toutes les situations à toutes les cultures.

Je suis fière d'être Libanaise, je suis fière de ma ville Beyrouth, je suis fière de la générosité, de l'intelligence, de la créativité de notre jeunesse.

A travers ma peinture, j'ai crié mon amour pour ce pays et le rôle prépondérant de la femme dans notre société.

De la Bekaa à la ville, c'est elle que je revois aujourd'hui aux manifestations, son drapeau à la main, levé comme un flambeau !

On ne lâchera pas prise, ce pays est à nous et il le restera.

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