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Festival du film libanais à Montréal : Tapis rouge pour sa sixième édition

16/06/2022|Gisèle Kayata Eid, Montréal

La culture est le terreau de l’espoir, c’est peut-être la leçon qu’on peut retenir du Festival du film libanais au Canada. Une manifestation hautement symbolique de la vivacité culturelle libanaise, mais surtout très professionnelle et respectueuse de l’image qu’on aimerait toujours laisser à l’étranger. 

 

Pour la cérémonie d’ouverture, tout y était : une diaspora enjouée, participative, des organisateurs qui ont mis la barre très haute et l’ont brillamment assumée sur toute la ligne, une médiatisation orchestrée digne d’un événement international, des invités d’honneur qui ravivent la fierté d’être Libanais, un choix cinématographique éclectique de huit longs métrages et 24 documentaires qui expriment le pouls de la jeunesse… le « Tapis rouge » du FFLC n’aura pas volé son titre. 

 

Le FFLC n’est pas une activité isolée. Programmé par la Beirut Film Society (l’association à but non lucratif qui promeut la réalisation des films responsables au Liban et dans le monde arabe), le festival en terre canadienne qui s’est donné pour emblème, cette année, un navire phénicien semant l’alphabet dans le monde, se dévoile dans cinq grandes villes canadiennes : Montréal (du 11 au 16 juin), à Ottawa (du 17 au 21 juin), à Vancouver (en septembre), à Toronto (fin octobre) et à Halifax (en novembre). C’est dire l’ampleur de cet événement financé par le gouvernement du Canada et soutenu par une flopée de commanditaires, de sponsors, de parrains, aussi engagés et enthousiastes que la quarantaine de bénévoles qui ont contribué à faire le buzz au lancement du Festival. 

 

Ce qui est surtout remarquable, c’est la synergie de tous les « acteurs » de ce festival qui ont produit un événement de qualité, intéressant, raffiné qui efface de nos mémoires le temps d’une semaine les misères que le Liban endure.  À commencer par le lieu hôte du festival : l’Université Concordia (classée parmi les 10 plus importantes universités du monde) où son brillant et jeune vice-président, le libanais William Cheaib, a adressé un mot de bienvenue au parterre, reconnaissant l’impact et l’apport positif d’un tel festival qui promeut un message d’espoir, de culture et de beauté, invitant les jeunes et les étudiants libanais à être des ambassadeurs de leur pays et à faire valoir sur différentes plateforme le riche patrimoine libanais.

 

Sam Lahoud, co-fondateur et directeur de programme du FFLC, venu de Beyrouth pour le festival, a déjà à son actif cinq ans de réalisations dans le domaine de la promotion cinématographique libanaise. Lui-même scénariste, réalisateur, producteur, consultant en scénarisation et conférencier en cinéma, théâtre et médias, il est, entre autres, le fondateur du Festival international du film des Femmes à Beyrouth, du Festival international du film d’Enfants et de la famille, du Beirut Shorts (NDU) International Film Festival, pour ne citer que quelques titres de son imposant parcours. 

Écouter le vaillant instigateur du FFLC, qui assure sa programmation, présenter itérativement chaque film et animer la discussion avec le public qui s’en suit, c’est réaliser combien le secteur cinématographique libanais est resté téméraire malgré toutes les difficultés conjoncturelles. Sa rétrospective des réalisations du Beirut Film Society depuis 2017, dont il est le Président fondateur, est édifiante. 

 

Haylove Hadchiti, la co-fondatrice du Festival (Gilbert Sakr, le directeur artistique, étant le 3ème co-fondateur), est, à partir de Montréal, la cheville ouvrière du festival, décrite comme « celle qui ne se lasse pas, ne lâche pas et qui constitue une armée par elle-même ». Une armée mue par une volonté d’offrir un évènement de qualité, organisé par la société « Nouvelle dimension de l’univers » dont elle est la directrice associée et qui investit dans le développement et la promotion d’artistes nationaux et internationaux. Sans relâche, à la tête d’une équipe de professionnels persévérante et efficace, la jeune femme porte ce festival de l’Atlantique au Pacifique et veille au grain au bon déroulement de tous les évènements.   

 

Projections, tables-rondes, rencontres avec les réalisateurs, (dont Hassiba Freiha et Kenton Oxley, réalisateurs du film Farah, projeté à salle comble) avec les acteurs (dont Pierrette Katrib, l’invitée d’honneur, aussi célèbre animatrice de télé), avec des personnes ressources (dont Rosy Kuftebjian, dramo-thérapeute, associée au film The Blue Inmates, 3ème volet de la trilogie de Zeina Daccache sur les prisons (trilogie qui a effectivement fait bouger les lois concernant ce secteur); des films abordant des sujets d’actualité, des documentaires mettant en vedette de jeunes pousses… Le FLCC a exporté un cru intéressant du cinéma libanais aux spectateurs canadiens.

 

Mais peut-être ce qui demeure le plus encourageant, c’est l’annonce du projet Film Friendly Lebanon (exposé par son mentor Sam Lahoud) qui vient couronner cette belle semaine de culture libanaise. Une nouvelle vision du cinéma libanais qui ravive l’économie, le développement durable, le tourisme, le tournage de films puisqu’elle projette d’attirer autour de la production cinématographique tout un intérêt aux lieux de tournage pour y développer le tourisme d’appoint en mettant en valeur ses ressources naturelles, ses spécificités; faire participer la population aux retombées de cette production cinématographique, tant dans la création de nouveaux emplois que dans la préservation de l’environnement… Un chantier de renaissance économique par le biais de la culture, sur l’ensemble du territoire … 

 

Un espoir bien réel… qui lui, n’est pas du cinéma.

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