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Réveiller ses sens : “How to wear a briefcase”

13/07/2023|Camilla Mina

 

28 photos en noir et blanc

Comme le titre l’indique, les photos représentent un homme dont la tête est couverte par une valise noire. Les photos ont été prises il y a quelques années, à Munich, en Bavière.

 

« On voulait représenter des situations de la vie de tous les jours, en train d’acheter des fruits, coincé dans les embouteillages, assis près de la rivière… et on me voit porter une valise. »

 

« Il n’y a pas qu’une seule raison pour le choix de ce projet, après le printemps arabe en 2011 je voulais aider les réfugiés syriens, puis je suis venu ici et je me suis rendu compte que les gens souffraient, alors j’ai fondé ‘Orienthelfer’, une organisation qui a pour but d’aider. On a fait beaucoup de donations d’ambulances. Aujourd’hui j’ai voulu montrer que je suis un artiste, ici il y a tellement plus de choses que juste la souffrance et les crises. »

Pourquoi une valise ?

« Tout le monde me demande toujours ‘Pourquoi une valise ?’, c’est un symbole pour représenter la mort, l’absence des sens. Avec une valise sur la tête, je ne peux pas voir, je ne peux pas parler, je ne peux pas écouter, sentir… C’est symbolique de notre vie de tous les jours. Il s’agit d’un commentaire satirique de notre temps. »

 

Ouvrir ses yeux     

C’est un mélange d’absurde, tout en étant un travail remarquable. Christian Springer veut réveiller les gens, les sortir d’un flux constant d’informations.

 

« Les gens sont inondés d’informations, la télé, les réseaux sociaux, et ça détruit les sens, on est tellement concentrés, on passe d’un gros titre à l’autre, ça ne fait même pas un an depuis qu’il y a eu le tremblement de terre en Allemagne et pourtant, les gens ont déjà oublié, ils ne s’en rappellent plus. J’adore ce monde, mais les gens perdent leur côté humanitaire, et on se referme sur nous-mêmes. Alors ‘How to wear a briefcase ?’ c’est aussi un avertissement : on est en train de perdre nos sens. »

 

En même temps, Christian Springer nous explique qu’il y a une deuxième raison derrière le choix d’une valise pour cette exposition en noir et blanc. En effet, son père qui est maintenant âgé, lui racontait que pendant la guerre froide, en particulier pendant la crise des missiles de Cuba, en 1962, le gouvernement Allemand distribuait à tous les Allemands des brochures qui disaient ‘Tout le monde a une chance de survivre’. Il y avait plusieurs indications en cas d’explosion de la bombe atomique, parmi lesquelles : porter une valise sur la tête. Et puis forcément, le rôle des explosions au port de Beyrouth de 2020, qui l’ont aussi influencé dans le choix de son projet. 

À travers son exposition, il aimerait que les gens puissent ouvrir leurs yeux et voir ce qui se passe autour d’eux. Il souhaite pousser les gens à réfléchir (plus !). 

 

« C’est toujours la même chose, c’est la valise des temps modernes, aujourd’hui les gens conseillent tout un tas de choses par rapport au nettoyage avec des produits organiques pour la maison, l’alimentation, mais au final c’est peut-être seulement quelques jours en plus de vie, mais peut être que c’est la même chose : les gens essayent toujours de te dire quoi faire pour survivre, mais il faut être critique et décider pour soi-même. Il faut profiter de la vie, elle est si courte ! Tout le monde fait des erreurs mais il faut regarder autour de nous et réfléchir »

 

Travailler avec Albert Kapfhammer

L’exposition « How to wear a briefcase » a été réalisée en collaboration avec son ami Albert Kapfhammer, qu’il connaît maintenant depuis 35 ans. 

 

« Je ne l’ai jamais vu sans un appareil photo autour de son cou, même lorsqu’on est en train de dîner ou en plein milieu d’une conversation, il prend toujours des photos. On s’est beaucoup amusés lors de ce projet et j’espère que cela se ressent, car pour nous c’est très important (…) On a une relation psychologique, il me connait, et surtout, il me comprend » 

 

Pour en savoir plus, cliquez ici

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