Pierre Abou Jaoudé a grandi à Paris, loin de son pays d’origine, le Liban, et a poursuivi ses études aux États-Unis, il se spécialise dans la réalisation de documentaires diffusés sur les chaînes de télévision les plus prestigieuses du monde. Récemment, il a contribué à la réalisation du clip Beyrouth souveraine avec la chanteuse française Louise Moralino et la poète libanaise Thilda Moubayed.
En 2014, il réalise un court-métrage intitulé C’est le ciel qui vous envoie ! mettant en vedette le célèbre Michel Galabru. Ce film remporte le deuxième prix du public au " Beirut International Film Festival ".
La série photographique " Unplanned " ou " Imprévues " comprend une quinzaine d’images capturées le long de la corniche de Beyrouth. Au croisement de la mer et de la terre façonnées par la présence humaine, Pierre Abou Jaoudé sublime la lumière en l’associant à des moments singuliers, figeant le temps et les mouvements. Les scènes quotidiennes des habitants de la région de la corniche de Beyrouth et de la plage de Ramlet el-Baïda se métamorphosent en chefs-d’œuvre photographiques. La finesse des instants capturés transporte les observateurs dans un univers presque imaginaire et lumineux, loin de la réalité du pays.
Le photographe a accepté de répondre à nos questions.
Comment caractérisez-vous la série " Unplanned " ?
Cette série représente deux à trois années de travail. Je ne me concentre pas sur des thèmes spécifiques, je me promène simplement dans les rues, et cette fois-ci, c’était à Raouché. J’attends que la lumière soit optimale et je recherche les teintes bleues et jaunes pour mes clichés.
Comment expliquez-vous votre expression "voir le moment avant qu’il ne se produise " ?
Mon exposition porte le nom de " Unplanned ", c’est-à-dire imprévu. Je suis en quête du moment idéal. On pourrait dire que ce sont des coups de chance : parfois cela fonctionne, parfois non. C’est une question de hasard.
La lumière que vous recherchez a-t-elle un lien avec la lumière au bout du tunnel recherchée au Liban ?
La lumière est certes un symbole d’espoir, mais cela n’a aucun rapport avec la situation au Liban. Je recherche la lumière parce qu’elle constitue un élément essentiel pour obtenir une belle photo. Pour capturer une belle image, il nous faut un instant, un lieu approprié et une bonne lumière. Des moments et des lieux, on en rencontre tous les jours, tandis que la bonne lumière doit être attendue et recherchée.
L’exposition " Unplanned " se tiendra à la galerie " Mojo ", rue Saint-Nicolas à Achrafieh à partir du mardi 18 avril de 18h à 21h et ceci jusqu’au 29 avril.
Par Elie-Joe Bassil
Cet article a été originalement publié sur le site Ici Beyrouth
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