Corinne Boulad exprime les sentiments d’exils dans un clip tout en mots et en musique. Rencontre avec l’artiste.
Qui êtes-vous ?
Je suis poète-interprète, franco-libanaise, je suis née et j’ai grandi en France mais je vis à Beyrouth depuis 10 ans. Beyrouth est ma maison et ma muse, ma principale source d’inspiration. J’écris de la poésie principalement mais j’aime mêler les arts, mettre mes textes en forme, en musique et en images à travers des collaborations.
Comment classer Exils ?
Exils, c’est d’abord un texte que j’ai écrit il y a 3 ans à un moment où tout nous poussait à partir… à un moment où d’ailleurs, beaucoup sont partis. Poser ces mots sur le papier m’a permis de faire mon choix, celui de rester parce je pouvais me le permettre… Aussi, du fait de ma trajectoire à contre-sens, parce que plutôt que de reproduire l’histoire, je viens la réparer. Mais je voulais mettre des mots sur ce questionnement, donner de la voix à tous ceux qui ici ou là, sont arrachés à leur terre, tout ceux qui saignent de devoir partir se construire un avenir ailleurs. Même si c’est un rite de passage pour tout un chacun, de ceux qui font grandir, c’est d’abord un deuil, un déchirement, une errance… avant la renaissance.
Ou avant le retour, beaucoup reviennent aussi, après avoir vu que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs.
Et ensuite ?
Ensuite, comme j’aime déclamer mes textes, pour moi la poésie doit être avant tout vivante, après une première collaboration avec Sandmoon, il y a 3 ans dont est issu « Odyssée, ode to the city », une première vidéopoésie tournée simplement dans son salon, j’ai voulu mettre d’autres textes en musique. Tout naturellement aussi, parce que mon écriture est assez musicale, j’écris en jouant avec le rythme et les sonorités des mots. Une rencontre avec Scarlett Saad, musicienne et compositrice talentueuse a abouti à la création du morceau. Et c’est la rencontre avec le tout aussi talentueux réalisateur Josef Khallouf qui a donné naissance à ce clip.
Pour ce dernier, on est parti sur quelque chose de peu littéral. Nous voulions souligner le côté universel du texte à travers la traduction de la poésie dans d’autres langages à mon sens tout aussi poétiques (la danse, le langage des signes) tout en donnant à voir Beyrouth…
Et quels sont vos projets à venir ?
Il y aura sans doute une 3e vidéo-poésie pour faire un triptyque sur ce que nous vivons ici, la poésie aidant à remettre de l’ordre dans le chaos, donner du sens à ce qui n’en a plus…
Puis ensuite, peut-être un album ?
Pour voir Exils, le clip.
Pour suivre Corinne sur les réseaux.
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