Reconnaissables parmi tant d’autres, les œuvres de Marat Margarian ne cessent de surprendre par leur réalisme pictural. Un réalisme déconcertant, le public est désarmé face à cette précision, le regard se noie dans l’infini des détails des arbres de l’artiste. Pourtant, le rêve semble peu à peu prendre le pas sur ce réalisme. Cette exposition nommée The Infinite Faces of Nature est composée de tableaux représentants différents arbres, aux couleurs et aux formes variées. La galerie Aramé située à Zaitunay Bay accueille cette exposition sous le patronage du ministère de la Culture jusqu’au 20 mai.

Né en 1969 en Arménie, Marat Margarian n’a cessé de s’imposer sur la scène artistique moyen-orientale et internationale. L’artiste a exposé ses œuvres dans de multiples hauts lieux d’art aux États-Unis, en Grèce, en Turquie et plus récemment à Dubaï et au Koweït. Il a commencé à peindre à l’âge de dix ans et a étudié l’art en Arménie. Son parcours, façonné par des événements empreint de souffrances, tels que la perte de nombreux proches, a largement contribué à déterminer sa manière de peindre tout autant que cela a influencé l’objet de ces peintures. Peindre pour Marat est un moyen de mettre en exergue la beauté au lieu de sombrer dans les aspects négatifs de la vie. Son art se caractérise par l’envie irrépressible de transmettre dans le cœur du public une lumière, celle qui permet d’apprécier et de jouir de la simplicité qui nous entoure. La tristesse ressentie devait être transcendée par le beau.

Bien que peignant d’autres sujets que la nature, celle-ci reste tout de même prégnante dans son travail. Dans son studio à Erevan en Arménie, son intuition guide sa main sur la toile. Peindre des arbres est pour l’artiste, un moyen de leur redonner un titre de noblesse. Il postule que l’on passe souvent à côté sans y prêter attention, alors qu’ils ont chacun leur spécificité. Cette attention aux choses, à la vie dans son essence, il ne l’impose pas, mais l’insuffle. Le public, libre, se délecte toutefois de ces couleurs, de cette sacralisation du réel.

Cette dualité présente dans ces œuvres n’omet pas une dimension plus engagée. Il considère le Liban comme son deuxième pays. Après l’explosion du 4 août, il s’y est rendu et a peint une toile nommée « Revival » représentant un cèdre et au premier plan des coquelicots. Les fleurs renaissent après la catastrophe et ne fléchissent pas.
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