C’est dans un lieu hautement symbolique du point de vue historique et architectural, la fondation Eugène Napoléon à Paris, que s’est produite en récital la jeune et talentueuse pianiste libano-polonaise, Andréa Azzi. L’événement est organisé par l’école de musique La Piana où la jeune femme est professeure. Le programme est ambitieux et exigeant et la chaleur étouffante dans la chapelle de la fondation. Mais qu’à cela ne tienne, Andréa se lance et la magie opère aussitôt.
Le récital s’ouvre avec la Grande Sonate n° 2 opus 39 de Carl Maria von Weber (1786-1826), œuvre en quatre mouvements, surnommée aussi Sonate démoniaque à cause de son premier mouvement qui a quelque chose de véhément et de farouche. Après être passée par de nombreuses couleurs, la sonate se conclut par un rondo radieux et étincelant. La deuxième pièce au programme est Thème et variations opus 73, de Gabriel Fauré (1845-1924), cycle de onze variations, requérant vélocité et virtuosité. Le concert se poursuit avec une pièce d’une très grande difficulté technique, Etude-tableau n°1 opus 39 de Serge Rachmaninov (1873-1943), issu d’un cycle à la technique innovante, et demandant une grande musicalité. Et pour conclure La Grande valse brillante de Frédéric Chopin (1810-1849), œuvre mythique devenue un passage obligé pour tout pianiste qui se respecte. En bis une Romance sans paroles n° 6 opus 30 de Felix Mendelssohn (1809-18047). Romantisme quand tu nous tiens !
De toutes les qualités d’Andréa Azzi, l’une des plus saillantes est d’évidence son sens des caractères, sa capacité à s’installer dès la première note au cœur de la pièce, à trouver instantanément l’éclairage adéquat dans le cœur de sa cible. Avec ce récital Elle a offert à son public une heure de bonheur, de romantisme et de poésie. De toute façon, une chose est sûre, Andréa Azzi est une pianiste avec laquelle il faudra désormais compter.
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