Le tandem Amal Mogaizel-et Alice Nasr n’est jamais à court d’idée quand il s’agit de se rendre utile aux enfants libanais par la voie de l’art. Après le premier projet faisant dessiner les enfants d’une école publique puis exposant à Compiègne leurs œuvres, interprétées par des artistes français, voici que le projet de cette année s’adresse aux enfants malades, et que le lieu d’exposition se trouve à l’Ambassade du Liban à Paris. Amal Mogaizel répond à l’Agenda Culturel.
Vous voici au chevet des enfants libanais atteints de graves pathologies ?
Oui et l’idée est de les rendre acteurs de leur guérison par la voie de l’art. Quand nous avons présenté ce projet, Alice et moi, au directeur de l’Hôtel de Dieu de France, M. Nassib Nasr, il y a cru et l’a accueilli avec beaucoup d’enthousiasme. L’équipe soignante a également été absolument formidable et s’est mobilisée de façon incroyable, alors qu’ils sont, comme tous les hôpitaux au Liban, écrasés par la crise et en butte au départ massif des effectifs.
C’est un projet autrement plus complexe que celui de l’école en 2021 ?
Absolument. Nous avons affaire ici à des enfants gravement malades, à des parents extrêmement angoissés, parfois réticents et qu’il faut rassurer. Nous avons effectué tout un travail pour que les parents laissent leurs enfants s’exprimer en toute liberté.
Et quel en fut le résultat ?
Absolument étonnant ! Nous avons laissé les enfants libres de choisir leurs thèmes et nous avons constaté que leur souffrance était très digne et que ce qui ressortait dans leurs dessins n’était absolument pas sombre ou sinistre !
Les artistes français qui ont interprété les œuvres des enfants sont bénévoles ?
Non seulement bénévoles, mais certains ont fait le déplacement au Liban à leurs propres frais. Chaque artiste a choisi quatre ou cinq dessins d’enfants et y a mis sa propre touche. C’est cet aller-retour entre les regards croisés des enfants et des adultes qui est intéressant.
Les œuvres seront donc exposées à l’Ambassade du Liban à Paris ?
Oui, à partir du 20 octobre et Alice et moi tenons à remercier l’Ambassadeur du Liban, M. Rami Adwan, qui a mis les salons de l’ambassade à la disposition de ce projet. Une centaine de tableaux y seront exposés. Vous savez, trouver une salle (gratuite !) en plein Paris, n’est absolument pas chose aisée aujourd’hui !
La recette des ventes de tableaux ira aux enfants ?
Elle servira surtout à financer les traitements qui sont hors de prix et que les parents ont hélas de moins en moins les moyens d’assurer.
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