Thierry Mugler Couturrissime, enchanteur
Nous connaissons tous le créateur de mode excentrique, fantaisiste, artiste à souhait. Mais voir de si proche quelques 150 de ses spectaculaires créations est une expérience à ne rater sous aucun prétexte, si on se trouve à Montréal.
Plus qu’à la découverte du monde exalté du grand créateur français, le visiteur est invité à une incursion éblouissante dans le monde exotique, érotique, déjanté de celui qui a créé des dizaines de tenues de stars de la chanson, et autant de costumes de très nombreux films, vidéos-clips, etc.
Il faut imaginer un mini cosmos, avec des thèmes aquatiques ou futuristes, des collections ultra-féminines ou très élaborées, un florilège de paillettes, de coupes, de strass, une sorte de spectacle sublime où le gourou de Lady Gaga et de Beyonce, déploie tout son talent provocateur, visionnaire et impressionnant à souhait.
Défiant les tendances depuis les années 70, Mugler a magnifié le corps de la femme en exagérant les coupes anatomiques, les silhouettes architecturales, les matières innovantes. Il a osé les chapeaux surdimensionnés, les épaules extralarges, les robes moulées, les poitrines pigeonnantes, les tailles de guêpe, les corsets rutilants, les cuissardes interminables, les talons sabre, jusqu’au décolleté-fesses.
Mais dans la rétrospective de ce génie sophistiqué, démesuré à couper le souffle tout à la fois par la finesse des détails et la puissance de leur conception, on découvre aussi, un magicien qui a probablement offert durant les années 80 à 2000, les plus belles pièces de mode jamais créées, des créations qui ne sont plus des vêtements, mais des épopées de formes, couleurs, matières, imaginées, rêvées, réalisées comme autant d’envolées dans des mondes parallèles (autant de salles d’exposition et de thèmes) que cet artiste hors norme a su rêver et réaliser.
Son « bestiaire fantastique » par exemple est ahurissant. Fasciné par « le plus bel animal sur terre : l’être humain », inspiré par des reptiles, insectes, oiseaux et papillons, l’artiste crée des vêtements fantasmagoriques. Dans sa collection « Les Atlantes », il dévoile une nymphe en bustier « coquillage » de verre cranté, des accessoires « oursin », des coutures en arêtes vives ; ou une autre créature mythologique, « La chimère », à l’armure articulée, avec des écailles brodées de cristaux, des diamants fantaisie, des plumes et des crins de cheval… Autant d’extravagance qui, entre folie et raffinement, nous laisse médusés et fascinés. Une exposition muséale de chefs d’œuvre de création, fascinants, de toute beauté.
Photo : Credit Britta Pedersen/DPA/AFP/Getty Images
ARTICLES SIMILAIRES
Le Liban d’hier à demain par Nawaf Salam
Zeina Saleh Kayali
14/01/2025
Transit Tripoli : Un vibrant tangage
Maya Trad
19/06/2024
« The School of Life » ou le camp d’été transformatif
Nadine Fardon
19/06/2024
Annulation de la Première mondiale de "Journée de Noces chez les Cromagnons"
11/04/2024
Lecture 79 : Ketty Rouf, Mère absolument
Gisèle Kayata Eid
11/04/2024
Le voyageur
Olivier Ka
10/04/2024
Des écrans aux idéaux: Beirut International Women Film Festival
09/04/2024
L’univers onirique de Yolande Naufal à Chaos Art Gallery
09/04/2024
De miel et de lait, une histoire douceur du Liban
Garance Fontenette
09/04/2024
Claude et France Lemand Chevaliers de la Légion d’honneur
08/04/2024