Une pièce en libanais interprétée par six femmes qui chacune aborde dans les 8 minutes qui lui sont accordée un problème de la vie quotidienne. Le thème est raconté sur le ton de la dérision de soi et de la situation, de l’ironie et écorche au passage des idées dépassées et révolues.
Le ton est donné dès le départ avec un message sur écran vidéo qui explique le but du spectacle : la détente, la bonne humeur, ajoutant « on nous a prescrit la patience et comme on ne lui a pas trouvé de place on a collé l’affiche à l’entrée du théâtre Monnot ».
Les textes sont signés par chacunes des actrices et la mise en scène par Darine Chamssedine à la fois actrice de cinéma et de théâtre.
L’entrée en scène de chacune des interprètes est précédée d’une brève vidéo où elle se présente elle-même toujours sur le mode de l’ironie du sarcasme, parlant de ses qualités de ses défauts, sur un agréable fond musical.
La première à entrer en scène est Lama Meraachli. Elle est dans sa salle de bain « son jardin de détente » dit-elle et évoque les problèmes de la femme mariée. Elle est toujours mordante dans sa façon de s’exprimer. Son mari est d’une nonchalance incroyable, sa mère la poursuit pour qu’elle mette de l’ordre dans sans maison sinon que dira-t-on, et sa phobie est le repassage…
Josyane Boulos lui succède. Elle, son problème de jeune mariée amoureuse est de savoir faire la cuisine. Son mari en a ras le bol des pizzas. Elle contacte sa mère, sa grand-mère mais rien n’y fait. On lui a bien expliqué qu’il faut prendre le mari par le ventre mais elle a compris qu’il en faut plus…
Troisième vedette de ce spectacle Salma Chalabi. Elle est marrante avec une couronne sur la tête une robe en organza et affirme je suis une princesse fière de mes yeux bleus. Mais hélas sa mère n’est jamais satisfaite d’elle et passe le temps à la rabrouer faisant fuir les prétendants, et tient à ce qu’elle respecte les normes de Baissour.
Maya Halabi parle elle du problème de la cinquantaine avec la ménopause dans une société qui considère que la vie sexuelle de la femme est désormais terminée. Une idée préconçue. Elle se rappelle son adolescence quand suite à sa puberté, sa mère lui a interdit de continuer de jouer au golf avec les garçons du quartier. Maintenant dit-elle « je peux le faire en toute tranquillité ».
« L’apparition » de Darine Chamssedine dans une robe de mariée d’un temps révolu est à elle seule hilarante et son bagout sous le thème du souvenir de son mariage ne l’est pas moins. On rit de bout en bout du récit de cette excellente comédienne et auteure du scenario. Hélas, il lui a fallu se plier à la tradition. Elle est parvenue quand même à se rendre à la cérémonie dans son vieux tacot.
La clôture est avec Lina Abiad qui joue le personnage de celle qui a perdu la mémoire. En conséquence, elle n’était pas à temps pour son rôle et se rattrape à la fin. Elle arrive avec un tas de livre disant il n’y a que des drames. A maintes reprises elle se demande où j’en suis qu’est-ce que je disais. Après tout perdre la mémoire est parfois bénéfique.
La pièce se joue le 13 et 14 décembre toujours au théâtre Monnot à 20h30.
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