‘Beirut Design Week’ renouvelle son rendez-vous annuel du 19 au 26 mai dans plusieurs lieux de Beyrouth en mettant l’accent sur le design sous toutes ses formes. Doreen Toutikian, co-fondatrice et directrice du MENA Design Research Center organisateur de l’événement, nous parle de cette édition. 


Parlez-nous de l’évolution du Beirut Design Week depuis 2012
En plus de nous développer et d'être reconnus à la fois aux niveaux régional et international, nous avons pu, au cours des deux dernières années, être plus critiques envers nous-mêmes et encourager de nouvelles formes de design qui ne sont pas seulement commerciales, mais aussi culturelles, sociales et éducatives. Aussi, nous avons de plus en plus intégré les universités et le Liban dans notre programmation afin afin qu’ils aient une participation plus active à la Beirut Design Week (BDW). Enfin, nous ne nous concentrons plus sur les expositions internationales tournées vers l’Europe, nous sommes désormais intéressés par les designers du Moyen-Orient.

Cette sixième édition s’articule autour du thème ‘Le design est-il un besoin ?’. Pourquoi avoir choisi ce thème ?
Comme nous sommes devenus plus critiques, nous avons trouvé qu'il était temps de poser une question simple afin de savoir comment notre communauté définit le design, comprend sa fonction et dans quelle mesure nous le considérons tantôt comme un luxe, tantôt comme un besoin quotidien. Cela nous pousse également à nous interroger sur ce qu’est le besoin. Nous estimons que la Beirut Design Week est vraiment différente des foires de design commerciales, elle sert à créer un débat et à entamer une discussion, car nous croyons aux compétences des concepteurs de notre pays et à leur potentiel intellectuel.

Le design a beaucoup de succès dans la région. Comment positionnez-vous la Beirut Design Week par rapport aux autres événements qui s’y intéressent ?
En tant qu'organisation à but non lucratif, nous ne sommes pas une semaine de design classique comme la plupart des semaines de design internationales dirigées par des entreprises de relations publiques. Nous voyons également que les semaines de design au Moyen-Orient sont principalement dirigées par des jeunes motivés, à l'exception de Dubaï. Les semaines de design à Amman, au Caire, en Arabie saoudite sont gérées par des jeunes passionnés, et je pense que c'est là où réside la différence. C'est ce qui crée une véritable communauté, parce que de tels événements portent sur les personnes et non sur les objets. Les interactions et les expériences vécues au cours de cette semaine rendent l’événement unique et spécial. Cette année, nous recevrons les organisateurs de la semaine du design de Amman, du Caire, celle de Casablanca qui débutera l'année prochaine et des designers iraniens. Tous exposent au Ked. Il y aura également une table ronde sur ce sujet le dimanche 1er mai à 18 heures au Ked. 

Au-delà des rencontres avec les designers au Ked Karantina, la Beirut Design Week propose une série de conférences, entretiens, portes ouvertes d’ateliers de designers à travers la ville. Quels sont les points forts cette programmation ?
Le programme est varié car il s'adresse à différents types de personnes, certains aiment acquérir de nouvelles compétences, certains aiment acheter et d’autres sont intéressés par les échanges intellectuels. Nous offrons tout cela et plus encore parce que la diversité est ce qui rend la BDW plus intéressante, et nous aimons l’utiliser comme une opportunité non seulement pour se connecter et rencontrer des talents hors normes, mais aussi pour apprendre de nouvelles choses et avoir des discussions importantes pour le développement de notre scène de design dans son ensemble dans un cadre amusant et interactif !