ESA : ‘‘Au Liban, il manquait une formation qui couvre l'aspect business du champ artistique’’
01/03/2019
Par H.L
A L'ESA, l'Ecole Supérieure des Affaires de Beyrouth, un nouveau programme a vu le jour, il y a deux ans, destiné à former des professionnels au monde du marché de l'art et au management. Une première au Liban. Rencontre avec Michèle El Khoury, responsable des programmes, accompagnée de Cheryl Matar, responsable du département marketing et Sandra Abboud El-AM manager du département Executive Education.
Vous avez lancé une formation en management de l'art il y a deux ans, qu'est-ce qui vous a décidé à lancer ce programme ?
On constate une évolution dans le monde de l'art au Liban depuis plusieurs années. On a de plus en plus de galeries et de musées qui ouvrent, des fondations artistiques, des écoles. Au niveau de l'édition aussi, il y a de nouvelles revues et magazines spécialisés autour de l'art. On a aussi de plus en plus d'artistes qui sont côtés au niveau international comme Zeina Assi ou Flavia Codsi ainsi que des événements artistiques d'envergure. Il y a un véritable engouement dans le domaine, mais jusqu'à présent, il manquait une formation qui complète ce qui existe et qui couvre les aspects business et management du domaine artistique. Nous sommes les seuls aujourd'hui.
En quoi consiste le programme exactement ?
Le but, c'est de donner aux participants un aperçu général du marché de l'art, de ses spécificités afin qu'ils aient les outils nécessaires pour acheter une œuvre, ouvrir une galerie, manager un espace culturel
Au cours de la formation, les participants suivront différents modules de deux jours chacun : le premier autour du rôle et de l'histoire du marché de l'art, un second sur les collections privées et publiques, les foires, biennales, ainsi que sur les estimations d’œuvres, un troisième s'intéresse aux musées et au marketing de la culture et de l'art, un autre module portera sur l'environnement légal et des assurances et un cinquième sur la finance appliquée au monde de l'art.
L'ESA a mis en place un partenariat avec un cabinet britannique. De quel ordre est-il ?
Nous avons en effet un partenariat avec le cabinet Gurr Johns, leader dans le domaine de l'expertise d'art spécialisé dans les acquisitions ventes et estimations. C'est du très haut niveau en terme d'expertise et c'est eux qui forment les participants.
La formation se termine d'ailleurs par un voyage d'études de quatre jours à Londres qui permet aux participants d'avoir un point de vue global sur le marché de l'art à travers une ville qui illustre ce dynamisme dans l'art. Ils rencontrent des artistes, investisseurs, curateurs, participent à des ventes aux enchères et visitent des collections privées.
Qui postule à cette formation ?
On a des profil assez différents : des gens qui viennent du secteur bancaire et qui veulent investir dans l'art, car les investisseurs se dirigent de plus en plus vers la diversification du portefeuille. On a aussi des avocats, des jeunes entrepreneurs mais aussi des artistes, des galeristes ou des collectionneurs. La moyenne d'âge est de 37 ans. Nous avons deux branches à l'ESA, un département de formations diplômantes et celle-ci qui est une formation pour des exécutifs, des professionnels qui sont à la recherche d'un produit de niche pour acquérir des connaissances très ciblées. Ce n'est pas un programme junior, il faut de l’expérience professionnelle ou un projet bien défini.
Il ne faut pas oublier que le Liban reste un ‘Hub’ dans la région, donc les gens qui sont formés chez nous peuvent aussi conseiller des investisseurs de la région. Les promotions sont formées de 10 à 15 candidats. Il y a une sélection en ligne puis un entretien. On essaye d'avoir des classes cohérentes avec des gens aux motivations claires, car c'est aussi un réseau professionnel qui se met en place entre participants.
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