Comme c’est le cas pour tous les compositeurs libanais qui ont grandi à l’étranger, la musique de Bushra El Turk parle du Liban. Née à Londres en 1982, Bushra dit que le Liban est essentiel à son processus de création pas comme un idéal romantique mais plutôt en réaction à ce qui s’y passe'. D’ailleurs elle considère que 'le langage musical s’enrichit grâce à la double culture' et décrit sa musique comme 'classique, influencée par le folklore du Moyen-Orient', un peu à la manière des compositeurs de l’Europe de l’Est.

Bushra El Turk est une compositrice connue en Grande Bretagne : son oeuvre symphonique Tuqus vient d’être mise en scène par Simon Rattle chef d’un orchestre philharmonique. En 2018, elle est programmée aux célèbres BBC proms avec une pièce intitulée 'Crème brûlée on a tree', en réponse à l’oeuvre de Leonard Bernstein, 'La bonne cuisine'. Violoncelliste de formation, Bushra El Turk est diplômée en composition de la Guild Hall School for Music and Drama, et dit avoir eu son déclic pour la composition en entendant siffler un oiseau ce qui lui provoqua un sentiment d’euphorie et l’emmena à imaginer tout un orchestre symphonique jouant cette musique.

Ce moment de 'bonheur intense ' comme le dit la compositrice, donnera naissance à une oeuvre intitulée 'Les coucous déclarent la guerre'.

Le catalogue de Bushra El Turk est très riche, variant entre musique vocale, musique de chambre,

musique pour instrument seul et musique orchestrale. Elle est

régulièrement jouée par de grandes formations tant au Royaume Uni qu’en Europe (notamment en

Allemagne où son langage musical expérimental et multiple est extrêmement apprécié). Bushra El Turk est également la fondatrice et la directrice artistique de l’ensemble instrumental à géométrie variable, Zar. Cette formation composée de musiciens venus d’horizons divers avec comme point commun une haute exigence artistique, s’est donnée comme mission de faire entendre la musique du Moyen-Orient autrement.