Selon la mythologie grecque Hygéia est fille d’Asclépios dieu de la médecine. Son culte se répand en Grèce au moment d’une grave épidémie de peste qui sévit à Athènes au 5e siècle avant J.-C.

Mais elle continue à être vénérée à l’époque romaine. C’est d’ailleurs de cette période que date la statue en marbre d’Hygéia exposée au Musée National, soit du 2esiècle de notre ère.

Déesse de la santé, de la propreté et de l’hygiène, elle ornait à l’époque romaine l’une des niches du nymphée ou fontaine publique de la ville de Byblos, où elle fut découverte en 1940. 

Haute de près d’1.85m, Hygéia se tient debout dans une attitude plutôt statique, le genou gauche légèrement fléchi. L’ample vêtement plissé qu’elle porte, le chiton, laisse apparaitre ses pieds. De son bras gauche replié, elle tient un pan du manteau ou himation qui s’enroule sur son épaule. Sa main droite, aujourd’hui disparue, devait tenir une coupe, à l’intérieur de laquelle le serpent enroulé autour de ses épaules venait se nourrir. 

La tête inclinée en avant permet d’apprécier sa coiffure : ses cheveux sont élégamment traités en mèches légèrement ondulées. Les traits fins et raffinés de la jeune Hygéia dégagent un sentiment grave et bienveillant à la fois. Elle semble à l’écoute des fidèles qui venaient la solliciter pour bénéficier de sa protection, elle qui préconise une bonne hygiène de vie. L’étymologie du mot « hygiène » est d’ailleurs liée au culte de cette déesse. 

La petite histoire raconte qu’à la découverte de la statue d’Hygéia, l’archéologue Jean Lauffray l’ait trouvée sans sa tête, celle-ci ayant roulée à proximité. Aussitôt dégagée, il s’est avéré que la statue de marbre en tombant à terre dans le passé, avait écrasé un homme ou une femme, dont le squelette était resté coincé depuis. 

Il faut croire que la déesse de la santé, de la propreté et de l’hygiène avait alors sans doute simplement perdu la tête…