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Une nouvelle voix entre en force sur la scène musicale libanaise

19/07/2019|Aina de Lapparent

Carina Lyrique, une musicienne libanaise indépendante, lance un crowdfunding pour financer son premier album. Son œuvre, dans le genre du classical-crossover, est le fruit d’une éducation musicale rigoureuse et d’une longue introspection. Tout comme sa musique, le parcours de Lyrique est un long voyage avec beaucoup de surprises. 

Elevée dans une famille de musiciens dont elle a hérité le talent, Carina Lyrique a commencé le conservatoire à 6 ans. Cette éducation musicale, très académique, l’a beaucoup enrichi, mais son incapacité à composer a fini par la frustrer. 

Son père, qui n’avait aucune notion de solfège, s’invitait dans ses séances de répétition : “Dès que je m’acharnais sur un morceau difficile, mon père apparaissait, comme un papillon, il s’asseyait à ma place et il jouait à l’oreille la mélodie sur laquelle je travaillais. Il commençait à ajouter des notes, à improviser. Très facilement et légèrement. Et puis il partait. Il faisait ça tout le temps. C’est comme s’il mettait le doigt sur la blessure et il essayait de faire sortir quelque chose de plus profond à l’intérieur pour me montrer ce que je pouvais faire de plus.”

À 17 ans, elle a craqué: “Je passais beaucoup de temps à rêvasser. Comment mes idoles, Beethoven, Mozart et Chopin, pouvaient-ils composer et pourquoi je n’arrive même pas à improviser ?” Alors elle a décidé d’arrêter le piano, en se jurant de ne recommencer qu’avec ses propres compositions. 

À ce moment, elle a décidé de se tourner vers la méditation et le yoga. Elle ne le savait pas encore, mais cette voie l’a réconcilié avec le piano lors d’un voyage en Inde, alors qu’elle était volontaire dans une école où elle enseignait de la musique. “On avait une chambre avec un piano. La première fois où je suis entrée je me suis sentie intimidée. Mais le piano me parlait.” Elle s’est alors assise devant l’instrument et a recommencé à jouer. Et puis parfois, à improviser.

La machine était lancée, trois mois après, Lyrique a écrit sa première partition de piano. “J’étais allée en Inde deux ou trois fois. Rentrée au Liban, je continuais une pratique de méditation qui durait deux heures. La méditation enlève des obstacles à l’intérieur de toi. C’était un effort mais cela a ouvert toutes les portes du chemin où je suis maintenant”. En méditant, elle a commencé à entendre des notes. Puis au fil des jours elle a commencé à mettre des paroles dessus : “Ce fut un des plus beau moments de ma vie. J’avais oublié mon rêve car je pensais que je n’allais jamais arriver à le réaliser.”

10 ans plus tard, son album est prêt et elle décide de le financer à travers du micro-mécénat: “Je suis une musicienne indépendante, je n’ai pas de label qui me soutienne. Quand tu es indépendante la route est vraiment difficile. Le crowdfunding donne une chance au public pour te soutenir même de façon modeste.”

Préparer le crowdfunding s’est avéré plus compliqué de ce qu’elle pensait. Mais à sa joie, le premier objectif a été atteint. Avec les 5,000$ récoltés elle pourra couvrir l’enregistrement de l’album y compris les frais de studio et des musiciens qui l’accompagnent. L’étape suivante de 10,000$ est tout aussi indispensable permettra de financer le mixage, le mastering, la création de l’album, l’impression et la sortie du CD. Et si elle arrive à 15,000$, l’album pourra bénéficier du lancement qu’il mérite avec un concert et la promotion.

Pour tous ceux qui seraient tentés de rejoindre l’aventure, elle ajoute: “J’espère que vous me rejoindrez, car on peut jamais faire un grand projet tout seul.”

www.zoomaal.com


(Photo par Élie Fahed)
 

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