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terraform, Ania Soliman

Art

Du 25/08/2022 à 18:00 jusqu'au 07/01/2023 à 18:00

Lire aussi ANIA SOLIMAN : L’ART POUR REPENSER NOTRE RAPPORT À LA NATURE ET À LA TECHNOLOGIE

 

“Les dessins de Ania Soliman constituent un ensemble complexe de recherche sur la façon dont le passage de la théorie à la pratique, des visions du monde aux mondes, ou de l'épistémologie à l'ontologie, dévoile de nombreux dilemmes. […] Le travail de Soliman ne traite pas seulement de lignes, formes, couleurs et compositions. Il y a une raison pour laquelle elle travaille en grand format : c’est le champ de bataille sur lequel elle articule sa foi - la façon dont celle-ci façonne le soi, comment le soi se rapporte au "je" et le "je" aux autres ”. Chus Martinez1

 

La galerie Sfeir-Semler est heureuse d'annoncer la première exposition personnelle de Ania Soliman au Moyen-Orient.

 

La notion de terraformation, ou la reproduction artificielle des écologies terrestres, est centrale à l'exposition de peintures et de dessins, qui se penche sur les connexions, les intersections et les fusions entre la nature, la technologie et les humains. Soliman est une artiste conceptuelle dont la pratique basée sur la recherche aboutit souvent à de larges monochromes sur papiers. Après un mois passé à Beyrouth, elle réalise pour la première fois des œuvres sur toile, en vaporisant de l’aérosol sur des plantes artificielles ou naturelles ainsi que des pièces de machines démontées pour laisser des formes organiques, des arabesques poétiques ou encore des traînées spontanées de peinture sur la toile. Peintes en série et à grande échelle ces œuvres portent dans leur production à la fois une planification mécanique ainsi que des impulsions naturelles, et soulignent les sentiments d'urgence et d'anxiété qui prédominent dans nos rapports à la nature. Elles en arrivent à prendre la forme d’une installation tri-dimensionnelle, où les textiles quittent les murs et sont suspendus dans l’espace.

 

Alors que la production des toiles s’apparente à une performance d’action-painting, avec des mouvements amples et rapides qui remplissent l'espace, les œuvres sur papier avec des pigments et de l'encaustique en vert Phtalo suivent un processus méticuleux créé par l'artiste et qui lui permet de différencier entre le fond et le dessin au premier plan. Le système d'annotation, qui se base sur la perception figure-fond, devient à son tour partie intégrante d’une œuvre où la perspective linéaire est totalement ignorée. Les quatre panneaux de l’œuvre sur papier Terraform dépeignent une forêt tropicale et transforment un écran de veille d'ordinateur en une expérience immersive, incitant le spectateur à rechercher l'arbre, les feuilles ou le tigre dissimulés dans le paysage. Cette couleur spécifique est utilisée dans toute une série qui fait référence à nos technologies visuelles et à leurs circuits addictifs : les œuvres en vert toxique expriment le désarroi de l’homme face à une culture qu’il ne peut plus contrôler. 

 

Les bambous en Jaune de Cadmium fluorescent utilisent ce même système d'annotation pour imiter des dessins techniques conçus pour produire en masse des bambous artificiels en plastique ou en tissu. Ce genre de surproduction de plantes artificielles qui menace la Terre reflète également notre besoin de nature même dans ses manifestations les plus déséquilibrées.

 

Pour compléter cette réflexion, certains titres d'œuvres sont créés via un algorithme qui génère des mots aléatoires, tandis que pour d'autres, Soliman utilise des erreurs de traduction automatique de l'arabe, telles que Chemical Emotions (kahraba), Resurrecting Light (kahraba), Shaking the Nerves of Animals (kahraba) etc...

 

Le journal de Beyrouth d'Ania Soliman inclut des dessins d'insomnie, de billets de banque et de galaxies qui explosent ainsi qu’une série de sièges, récupérés dans le quartier de la galerie, la Quarantaine. Constituant un "diwan" ils proviennent d'anciens barils de pétrole recyclés. 

 

Terraform est une exposition qui n'aborde pas les technologies en tant que telles, mais observe plutôt ce que nous ressentons, disons et pensons à ce sujet, à travers un kaléidoscope de couleurs.

 

Ania Soliman (née en 1970) est une artiste égyptienne, polonaise et américaine qui a grandi à Bagdad et vit actuellement à Paris. Elle réalise des dessins à grande échelle basés sur des images numérisées et des documents d'archives, tout en travaillant également avec le texte, la performance, la vidéo et l'installation. Le travail d'Ania Soliman a été exposé au Kunsthaus Bregenz (2020), au Drawing Center de New York (2020), au Castello di Rivoli de Turin (2018), au Museum der Moderne de Salzbourg (2016), au Musée d'art contemporain d'Anvers (2015), la Biennale de Whitney (2010), la 14e Biennale d'Istanbul (2015), le Museum der Kulturen de Bâle (2014)… et elle a récemment donné des conférences-performances au Global Art Forum à Dubaï et à Singapour. Elle a fréquenté le Harvard College et l'Université de Columbia avant de participer au Whitney Independent Study Program. En 2010, elle a obtenu la résidence Laurenz-Haus à Bâle, en Suisse.

 

1 Metamorphoses, 2018, Chus Matinez, Marianna Vecello, Castello di Rivoli Museo d’Arte Contemporanea.

 

Photo : « Ania Soliman, terraform, 2022, Exhibition view, Sfeir-Semler Gallery Beirut.

Courtesy of the artist and Sfeir-Semler Gallery Beirut/Hamburg. »

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