L’œuvre transforme.
Son chemin est imprévisible et à mille bifurcations. Le prendre c’est lâcher le fardeau de ce que nous croyons être, de ce que nous nous croyons être, et se perdre. C’est un chemin dont nous ne sortons pas intacts car quelque chose agit en profondeur et nous métamorphose. Telle est la création que chaque geste nous pétrit, chaque trébuchement nous forge et nous façonne sous la flamme d’un mystérieux désir. Plus nous réduisons notre volonté et plus nous en attisons l’ardeur : ainsi peuvent se donner à nous des formes et des couleurs inattendues, dans une lumineuse ou une sombre clarté. Peindre c’est apprendre à laisser surgir ce « je ne sais quoi » dont nul n’imaginerait avant son surgissement combien, par sa seule apparence, il fait sens.

Oro Tenebris – prier les ténèbres – agit comme une quête d’un espace intérieur d’une spiritualité dormante.