Pour en savoir plus, lire aussi notre rencontre avec la céramiste Tania Nasr

Céramiste contemporaine, Tania Nasr nourrit sa pratique de son rapport avec la nature qui trouve sa source dans les paysages montagneux et les couleurs de son pays natal, le Liban. Sa technique connaît un tournant à Singapour, lorsqu’elle se forme auprès de maîtres potiers chinois et découvre un nouveau moyen d’exprimer sa sensibilité au monde minéral. Elle tord la matière, la plie, la déchire afin d'incarner à sa manière un équilibre entre fragilité et force.

Après son départ de Beyrouth en 2021, Tania Nasr installe son atelier à Paris et travaille à partir d'une nouvelle terre, ce qui changera l'esthétique de ses oeuvres. Elle nous présente aujourd'hui sa dernière série datant de 2022.

"Depuis mon départ du Liban et les années chaotiques et tristes que le pays a vécues, j’oscille entre le besoin de matérialiser le sentiment d’incertitude qui nous étreint quotidiennement lorsque l’on vit là-bas et celui de créer des pièces plus apaisées. Pour l’instant c’est l’incertitude qui prime. Cette incertitude se traduit par le fait que je m’astreins à ne pas maîtriser la matière que je travaille (…). Ainsi la pièce finale, au sortir du four, va être le résultat aussi bien de mon travail que de l’évolution de la terre, c’est en quelque sorte un travail d’équipe…Cela peut donner de petits miracles, une pièce qui était prête à casser sous l’effet de la chaleur mais qui se maintient juste ce qu’il faut. Chaque pièce est le reflet de la manière dont je conçois le monde. "

Tania Nasr

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