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Quand les régions montent sur scène : Byblos au cœur du renouveau théâtral avec le festival “Écho du Théâtre”.

SCÈNES

08/09/2025|Nadine Nassar

Byblos accueille du 18 au 21 septembre le festival Écho du Théâtre, organisé par l’association Théâtre de Demain, une nouvelle page culturelle qui fait résonner la ville au rythme des mots, des corps et des voix. Rencontre avec Najwa Bassil, présidente de l’association.


L'association Théâtre de Demain est née en 2023. Pouvez-vous nous raconter la genèse du projet, vos motivations et les défis rencontrés pour créer une structure culturelle au Liban ?
L’idée est née quand j’étais conseillère municipale à Byblos, en charge des activités culturelles. J’ai toujours imaginé Jbeil comme une ville-théâtre à ciel ouvert, un petit Avignon. Nous accueillions déjà des pièces et des concerts, mais je voulais aller plus loin. Après avoir quitté le conseil, j’ai créé une association pour porter ce projet plus librement. La situation du pays, le Covid, la crise et la guerre ont retardé le lancement, et nous avons dû reformer un comité. Mais nous avons pu concrétiser cette année. Ce n’est pas seulement un festival : nous voulons sensibiliser les jeunes, développer la confiance en soi et faire du théâtre un vecteur de changement pour la région.


Pourquoi sortir des scènes beyrouthines et décentraliser ?
Beyrouth reste essentielle, mais il faut créer une dynamique culturelle ailleurs. Jbeil a beaucoup grandi, sans que l’offre culturelle suive. Avec la circulation, il n’est pas toujours possible d’aller à Beyrouth. La musique s’est développée dans les régions, mais pas le théâtre, alors qu’il est la parole, la réflexion et la remise en question.


Pourquoi avoir choisi l’ancien orphelinat arménien ?
C’est un bâtiment magnifique et chargé d’histoire, un lieu emblématique de Jbeil. Malgré son état partiellement ouvert, il offre de bonnes conditions avec un toit, des murs et une acoustique convenable. La citadelle avait été envisagée, mais n’était pas un lieu fermé. À l’avenir, j’aimerais que des pièces se jouent aussi dans les rues.


Pourquoi le nom Écho du Théâtre ?
Parce qu’il traduit la résonance avec le passé, le présent et l’avenir. Nous voulons que cet écho circule et ouvre la voie à d’autres activités.


Quelle sera la programmation ?
Cette première édition, du 18 au 21 septembre, présente quatre spectacles : Shou Mnelbos, théâtre social inspiré de l’histoire du père d’Anjo Rihane, communiste et militant pendant la guerre ; Al Amir El Majnoun, un classique de Shakespeare avec le grand acteur Rifaat Tarabay ; Paradisco, une pièce musicale qui nous plonge dans les années 80 ; et enfin What Happened in Kfar Menkhar, un spectacle pour enfants et familles du metteur en scène Karim Dakroub.En offrant cette diversité – social, classique, musical, jeune public – nous voulons toucher un large public et découvrir ses attentes.


Quand commenceront les ateliers ?
Pas cette année, mais dès janvier, en partenariat avec l’Institut français. Ils initieront les jeunes aux métiers du théâtre et déboucheront sur une création présentée lors de la prochaine édition. À l’avenir, nous ajouterons aussi des tables rondes, des ateliers techniques et un prix pour encourager les jeunes talents.


Quel sera le prix des billets ?
Il restera accessible : entre 20 et 35 dollars, et 12 dollars pour les enfants et familles. L’objectif n’est pas le profit, mais l’accessibilité pour tous et une juste rémunération des artistes.


Voyez-vous ce festival comme un espace de dialogue ?
Oui. Le théâtre porte des idées, des causes, des réalités sociales. Il invite à réfléchir, à débattre et à se remettre en question.


Où voyez-vous Écho du Théâtre dans dix ans ?
Comme un rendez-vous méditerranéen, un vivier de talents et un espace d’échanges internationaux, tout en consolidant une dynamique culturelle durable à Jbeil.


Que souhaitez-vous que le public retienne de cette première édition ?
Que c’est un point de départ. Nous voulons que les spectateurs attendent déjà la prochaine édition, convaincus que le théâtre a désormais sa place à Jbeil.


Comment attirer les jeunes vers le théâtre classique ?
En le rendant accessible. Shakespeare reste d’actualité, et voir un acteur comme Rifaat Tarabay est unique. Avec des vidéos et teasers sur les réseaux, nous suscitons la curiosité. Ce n’est pas élitiste : avec des billets abordables et une programmation variée, le théâtre peut toucher tout le monde.


Un dernier mot ?
Ce festival est aussi un acte de citoyenneté : offrir un espace aux jeunes, leur montrer qu’il existe des alternatives, et contribuer au développement de la région et du pays.

 

Voir ici la programmation et la billeterie

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