Marie et le Liban ! Deux mots unis, apparentés.
La Vierge et le Liban s’accompagnent et s’harmonisent comme le cadre et le portrait, comme la figure et la réalité.
Joseph Goudard s.j. (1908)
Le mois de mai ! C’est le printemps, les fleurs, le soleil, le renouveau.
C’est aussi son mois à ELLE, la Vierge Marie, patronne et protectrice du Liban.
Pour beaucoup de libanais, et même de nombreux étrangers, quelle que soit leur confession, c’est le moment du pèlerinage vers Harissa, un petit village situé sur une colline à une altitude de 600m, à 25 kms de Beyrouth.
L’étymologie du mot Harissa est Haras qui veut dire en arabe couteau, lame tranchante et aussi bord abrupt. C’est donc là, face à la mer, offrant une vue panoramique du littoral libanais depuis le sud de Beyrouth jusqu’aux confins du Nord, avec la méditerranée à l’ouest et le Mont Liban à l’est, que s’élève, sur 350 hectares de terrain, le sanctuaire de ND du Liban.
Véritable monument « national et religieux », ce lieu enchanteur cristallise la relation particulière et unique qu’entretient le Liban avec sa patronne. Ernest Renan (1864-Mission de Phénicie) notait déjà : « Le culte de la Vierge est très profond chez les races du Liban… Ils cèdent sur tous les points ; mais, quand il s’agit de renoncer au culte de la Vierge, un lien plus fort qu’eux les retient ».
L’histoire du sanctuaire de Harissa débute en 1904 lorsque, pour célébrer le cinquantième anniversaire du dogme de l’Immaculée Conception défini par le pape Pie IX le 8 décembre 1854, le père Lucien CATTIN, jésuite suisse alors supérieur des Jésuites du Levant, émet l’idée que le Liban se devait, en pareille occasion, de dresser un mémorial en signe de sa dévotion à la Vierge Marie.
Le 16 juillet 1904, Monseigneur Carlos DUVAL, Nonce Apostolique au Liban et en Syrie, annonce le désir du pape Pie X, avec l’accord du patriarche maronite Elias Hoayek, d’élever sur un sommet du Mont Liban une statue monumentale de Marie Immaculée. Monseigneur Duval, déjà atteint du mal qui devait l’emporter quelques mois plus tard, s’investit toutefois totalement dans le projet. Avec le patriarche Hoayek, ils consultent les évêques, les prêtres, les moines et les laïcs et décident de lancer les travaux de ce qui deviendra le « Sanctuaire de ND du Liban ».
A la demande du Patriarche maronite, le Mutessarif du Liban obtient un firman de Constantinople (décret du sultan) en cinq heures, « Un miracle » selon le P. Joseph GOUDARD s.j.
Bibliographie : Lucien GOUDARD s.j. – Christian Taoutel – Archives de l’Orient-Le jour.
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