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L'ART LIBANAIS

MAG

13/06/2025|Ramzi Salman

Une belle métaphore que mon très cher ami, Georges Khabbaz a inventé.

Il dit dans une entrevue qu’il existe deux types de personnes ; les personnes « oiseaux » et les personnes « arbres ».

Les personnes « oiseaux » ne peuvent pas rester à un seul endroit.

Elles s’envolent et vont à la découverte du monde.

Alors que les personnes « arbres », s’enracinent et aiment pousser là où elles naissent.

Lui, se dit appartenir aux personnes « arbres », qui sont enracinées là où elles sont nées. Elles résistent aux malheurs et aux intempéries, et refleurissent invariablement à chaque printemps.

Il ajoute que les arbres ont besoin d’oiseaux et que les oiseaux ont besoin d’arbres.

Les uns ont besoin des autres...

Et à ce moment précis de ma vie, je m’identifie entièrement moi aussi avec les personnes « arbres ».

Nous les personnes « arbres » sentons le devoir de rester ancrés à notre terre pour permettre à nos oiseaux de revenir un jour.

Nous préservons la terre pour qu’un jour ils y retournent.

Georges Khabbaz est un Libanais. Un artiste de génie, 

Tout ce qu’il touche avec ses sens devient magie. Ses mots sont d’une poésie profonde et touchante. Sa musique et son théâtre sont enracinés dans cette terre.

La première fois que j’ai fait sa connaissance, nous avons parlé surtout de musique.

Il m’a fait écouter une chanson rare de Feyrouz qui n’existe ni sur disque ni sur les réseaux musicaux. Elle se trouve heureusement sur You Tube.

Il me dit : « je vais te faire écouter ma chanson préférée de Feyrouz .

La chanson s’appelle « Hamra stayhatek hamra », (rouges sont tes toits).

Elle s’adresse au village libanais.

En écoutant cette chanson, j’ai découvert Georges Khabbaz.

Toute l’essence et la simplicité du génie libanais se trouvent dans la voix frêle et céleste de Feyrouz, et la musique des frères Rahbani. Cette même essence et cette simplicité je l’avais constatée aussi dans la musique de Zaki Nassif. Elle porte une touchante naïveté, mais en même temps une musique et des paroles de génie.

Et cette même naïveté on la retrouve chez Georges Khabbaz.

Chez lui, elle émerge d’abord sous forme d’expression théâtrale et de poésie populaire.

Elle ressemble au jet d’une source fraiche qui émerge du corps de la montagne.

Georges représente le villageois libanais, doublé d’un rare génie.

J’ai rarement rencontré des personnes chez qui le génie était mélangé de tant de simplicité.

Et j’ai remarqué que lui et cette chanson de Fairouz se ressemblaient comme deux gouttes d’eau.

Comment une personne pourrait-elle ressembler à une chanson ?

Il est évident pour tout le monde qu’une pomme ne peut ressembler à une orange, ou à une prune. Une pomme est une pomme, une orange est une orange et une prune est une prune.

Mais non…

La pomme de Georges Khabbaz, l’orange de Feyrouz et la prune de Zaki Nassif se ressemblent toutes comme des gouttes d’eau.

C’est tout simplement la magie de l’Art Libanais.


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