Elle nous a appris que les animaux ont une âme, que la forêt parle à qui sait écouter, et que chaque geste compte pour protéger la vie. Le 1er octobre 2025, Jane Goodall s’est éteinte à l’âge de 91 ans. Figure emblématique de la science, militante visionnaire et messagère de paix, elle laisse derrière elle un héritage immense et un appel vibrant à préserver notre planète.
Née en 1934 à Londres, Jane Goodall nourrit dès l’enfance une fascination pour les animaux. Sans formation scientifique traditionnelle, elle ose, à seulement 26 ans, partir seule en Tanzanie pour observer les chimpanzés dans leur milieu naturel. À Gombe, elle s’installe dans la forêt, patiente des semaines, apprend à être acceptée par ces êtres farouches. Elle les regarde vivre, se nourrir, se battre, s’aimer.
Très vite, ses découvertes bouleversent la science : les chimpanzés fabriquent des outils, développent des stratégies, éprouvent des émotions. Jane leur donne des noms plutôt que des numéros, elle ose les décrire comme des individus. En un geste simple mais révolutionnaire, elle efface une frontière que l’on croyait infranchissable entre l’humain et l’animal.
Mais Jane Goodall ne se contente pas de révéler l’intelligence des chimpanzés. Son regard s’élargit au monde vivant tout entier. Elle fonde un institut dédié à la protection des grands singes et de leurs habitats, s’engage contre la déforestation, alerte sur la fragilité de la biodiversité. Elle invente aussi une manière nouvelle de mobiliser : au lieu de culpabiliser, elle inspire. À travers son programme Roots & Shoots, elle réunit des jeunes de tous horizons pour agir concrètement, planter des arbres, protéger les écosystèmes, réinventer la relation entre l’homme et la Terre.
Jusqu’au bout, Jane parcourt la planète avec une énergie étonnante. Sa voix douce mais ferme portait un message simple et puissant : nous ne sommes pas les maîtres de ce monde, mais ses gardiens. Chacun de nous peut changer les choses, même par de petits gestes.
Son influence dépasse largement le domaine scientifique. Jane Goodall a redonné à l’écologie une dimension profondément humaine, presque poétique. Elle nous a appris à regarder autrement les animaux : comme des voisins, des cousins, des êtres sensibles avec qui nous partageons plus que nous ne l’admettons.
Son départ nous laisse face à une responsabilité immense : continuer ce qu’elle a amorcé. Planter un arbre, protéger une forêt, s’émerveiller devant un oiseau, réduire son empreinte… autant d’actes qui, cumulés, façonnent un futur plus juste pour la planète.
Jane Goodall restera une figure lumineuse, à la croisée de la science et de la sagesse. Elle n’a jamais cessé de croire que l’espoir est plus fort que la peur, et que l’action vaut mieux que la résignation. Son sourire discret, sa présence paisible, sa détermination inflexible nous rappellent qu’une seule personne peut changer la trajectoire du monde.