Alors qu’il sort ce nouvel album très original et largement salué par la critique musicale française, le compositeur franco-libanais Wassim Soubra établi à Paris, répond aux questions de l’Agenda culturel.
Quelle est la genèse de cette nouvelle œuvre ?
Jusqu’à présent, j’avais composé des œuvres plutôt connectées à ma « libanéeité » comme Bach to Beirut, Sonates orientales etc. et j’ai souhaité pouvoir me libérer de cette identité façonnée par l’exil et par la guerre en traitant d’un sujet plus universel.
Pourquoi avez-vous choisi le thème du vent ?
Le vent est l’élément qui, dans la nature, bouge tout en restant lui-même. C’est un souffle qui vient de si loin, poumon de notre terre, qui expire au rythme du mystère cosmique, qui nous lie les uns aux autres, qui résiste, qui nous déracine et nous enracine.
C’est pour vous une démarche libératrice ?
Absolument, Elle m’a permis de m’affranchir et d’accéder à plus d’universalité. Elle m’a fait sortir de l’exclusion qui est générée par mon identité et qui peut devenir un carcan. J’ai pu aller en profondeur dans mes émotions, les affronter et les regarder en face.
Quelles sont les différents titres de cet album ?
Il y en a huit et ils forment quatre binômes : Réfractions et Fluctuations, Azur et Alizé, Le Pêcheur solitaire et La Rose, Anima et Il Vento.
Quels est l’instrumentarium de ces œuvres ?
Je suis au piano, Julie Sevilla-Fraysse au violoncelle, Khaled El Jaramani au oud et Henri Tournier aux différentes flûtes : traversière, basse et octobasse.
Comment définiriez-vous le langage musical de cet album ?
Du pur contrepoint et ce pour une raison très simple : le contrepoint met toutes les lignes mélodiques sur le même niveau mais en les décalant dans le temps. Donc chaque voix est aussi importante que l’autre tout en se répondant. Il n’y a pas une voix qui est prépondérante alors que les autres voix simplement l’accompagnent, comme cela peut être le cas dans d’autres formes musicales. Et, au final toute cette structure forme un tout cohérent. C’est cela qui me plaît et m’attire dans le contrepoint.
Comment Il Vento a-t-il été accueilli en France ?
L’album a été largement salué par la critique et de larges extraits en ont été diffusés sur France Musique. Cet accueil chaleureux a conduit la maison d’édition Lacroch à vouloir publier la partition de l’œuvre, ce qui la mettrait à la disposition d’autres musiciens.
Allez-vous donner Il Vento sur scène ?
Oui, le 3 décembre en l’église St Julien le pauvre à Paris et les 5 et 6 décembre au grand auditorium de Clamart en région parisienne.