ArticlesEvénements
Aujourd'huiCette semaineCe weekend

Pour ne rien manquer de l'actualité culturelle, abonnez-vous à notre newsletter

Retour

Partager sur

single_article

Coco Makmak soulève la foule à Montréal avec « Karakoz »

22/04/2024|Gisèle Kayata Eid

En 15 jours, 800 places étaient vendues. Du jamais vu à Montréal ! Une soirée hilarante durant laquelle tous les retords des Libanaises ont été passés au peigne fin par cette jeune quarantenaire à qui la communauté libanaise a réservé un triomphe.

 

Franco-libanaise, 1m 55, sagittaire, c’est tout ce que l’on sait officiellement de la néo-Parisienne qui nous fait rire aux larmes en s’emparant de sa double culture pour décortiquer les mentalités, les tics et les manières de ses concitoyennes (et un concitoyen « Naji », le businesman) d’origine… Sur son compte Instagram, elle a distillé patiemment ses capsules d’humour, pendant trois ans avec un zéro-faute. Elle a campé à s’y méprendre six personnages-types à travers lesquels elle fait passer ses messages… Jusqu’à rallier 250 000 followers.  C’est avec le même succès que l’humoriste a monté un spectacle qui a conquis la salle dès la première seconde de son apparition sur la scène André-Mathieu à Laval, la très proche banlieue de Montréal, fief des Libanais… de souche.

 

Plongeant aussitôt dans la dérision, la mère Makmak, apparaît dans sa fameuse robe de chambre grise pointillée pour présenter sa fille en menaçant le public « d’éjaculer la salle, si… » Et c’était parti pour 1h 45 de rires et de bonne humeur. Coco lance d’emblée son show en s’adressant directement aux spectateurs : « La régie, s’il vous plaît, allumez la salle. Je veux voir mon public. » Ovation générale délirante. Elle remercie ceux qui lui ont permis par leur fidélité sur les réseaux de réaliser son rêve d’être là en spectacle et leur promet une ambiance de « ouf ».

 

En effet, c’est une ambiance qui s’est avérée exaltée, sans répit, durant laquelle chacun pouvait se reconnaître, tant les gags sont puisés dans la psyché inconsciente notamment des Libanaises.  Qu’elles soient filles à marier, profiteuses, à la recherche d’un SDF, un « sans difficulté financière », ou coincées dans leur vie et leurs amours... Elles sont et ont toutes quelque chose de nous toutes :  en pamoison devant le fils, dans le déni parfait, à la recherche du prétendant parfait, délurée à souhait, en révolte ou profondément outrée… Tous les cas de figure sont dépeints avec moult détails cocasses. Même les fillettes, victimes du tabou des règles mais qui ont toutes reçu dans le désarroi « Tante Rose » pour la première fois. C’est une véritable étude de mœurs, réellement comique, que Coco Makmak nous a offert, pour un seul soir, avec une énergie à toute épreuve. 

 

Parodiant nos humeurs et nos désirs, dans une  stand up comedy qui ne prend pas un souffle, Karakoz, qui signifie bien son propos (pitrerie), enfile les blagues désopilantes et véridiques comme celles que lui inspire la maison-type que les « expats » retrouvent à leur retour à Beyrouth (qu’elle surnomme Jnounland) : la fameuse vitrine du salon qui recèle précieusement l’encyclopédie Universalis qui « fait bien »;  le tiroir de bric-à-brac intemporel, toujours rempli de bébelles qu’on ne jette pas; les étagères du milieu, empilées l’une pour la télé, l’autre pour le lecteur VHS, la troisième pour le router; l’armoire qui ploie sous l’argenterie dont on ne sait plus si elle nous encombre ou nous enrichit;  les dragées périmées, précieusement gardées, souvenirs immuables des baptêmes et grandes occasions; le salon « de prestige », lieu sacré interdit d’accès… Sans oublier les fameuses boîtes de Kleenex enchâssées dans des fioritures de toutes sortes, « à croire que ce sont des macarons de chez la Durée »… 

 

Une soirée exceptionnelle rendue possible par la conjonction et les efforts jumelés de deux compagnies d’évènementiel qui militent pour soutenir les artistes libanais et faire le pont entre eux et la diaspora. Nouvelle dimension de l’univers, dirigée vaillamment par Hay-Love Hadchiti qui produit et promeut des films, documentaires, vidéoclips, comédies musicales, pièces de théâtre et festivals dont l’important Festival du film libanais au Canada qui se produit dans cinq villes du pays : Montréal, Ottawa, Toronto, Vancouver et Halifax. Et CANEV, Canada Événements dirigés par Yves Kouyoumji et Camille Nassar, sur le marché depuis 10 ans, qui organise en outre des soirées de levées de fonds pour la Croix Rouge Libanaise, les Scouts du Liban et d’autres organismes de bienfaisance…

 


Les organisateurs Hay-Love Hadchiti et Camille Nassar devant l’affiche du spectacle.

 

thumbnail-0
thumbnail-0

ARTICLES SIMILAIRES

Depuis 1994, l’Agenda Culturel est la source d’information culturelle au Liban.

© 2024 Agenda Culturel. Tous droits réservés.

Conçu et développé parN IDEA

robert matta logo