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Ayp to Zed Art Academy — Vingt ans pour transformer un rêve en génération d’artistes

Art

20/11/2025|Nadine Nassar

Il y a des académies qui enseignent l’art, et d’autres qui créent une communauté et déplacent quelque chose dans la vie des gens. Ayp to Zed Art Academy fait partie de ces espaces rares. Fondée en 2005 à Antélias par les frère et sœur Jirar et Maral Panossian, tous deux artistes et pédagogues d’une exigence généreuse, l’académie est née d’un désir simple : offrir un lieu où l’art peut être appris avec sérieux mais vécu avec liberté. Vingt ans plus tard, elle célèbre un parcours marqué par une continuité humaine et artistique singulière.

 

Le rêve initial était d’accueillir quarante élèves en trois ans. Un an plus tard, la capacité maximale pour pouvoir assurer un suivi réel, fixée à 200 élèves, est atteinte. L’académie accueille des étudiants de 5 à 75 ans, répartis entre jeunes et adultes. Le nom « Ayp to Zed » reflète ce chemin : « Ayp », le A arménien, jusqu’au « Zed » latin. Aujourd’hui, 95 % du travail repose sur la peinture à l’huile, qui constitue la colonne vertébrale de leur enseignement.

 

Entretien avec Jirar et Maral Panossian

Pouvez-vous revenir sur la création de l’académie en 2005 ? Quel était votre objectif au départ ?

MP : Nous avions un rêve très clair : former une quarantaine d’étudiants en trois ans, rassemblés uniquement par une passion sincère pour l’art. Mais la réponse a été immédiate et massive : quatre-vingt-dix étudiants en trois mois. On a compris que l’académie allait très vite dépasser ce que nous avions imaginé, et qu’elle deviendrait un lieu où des personnes de différents âges viennent se développer artistiquement

 

Quels sont vos parcours personnels qui vous ont amenés à créer cette académie ?

MP : Je viens du design graphique et des beaux-arts, étudiés à la LAU. J’ai participé à plus de cinquante expositions collectives et solos au Liban, en Syrie, à Chypre, en Arménie et aux États-Unis. Je travaille aussi comme poète, écrivaine et directrice artistique. Jirar a lui étudié le dessin, la peinture et la gravure à l’Université Libanaise puis à Paris, à l’Académie Goetz-Daderian et à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. Son travail comprend de nombreuses expositions individuelles et collectives.

 

Qui peut rejoindre l’académie ? Y a-t-il des critères d’admission ?

MP : Il n’y a aucun critère d’admission, sauf l’envie réelle d’apprendre. Nous accueillons des élèves de 5 à 75 ans. Certains viennent pour un semestre, d’autres découvrent leur pratique et restent des années. Nous avons un programme pour les jeunes de 5 à 14 ans, et un programme universitaire pour les adultes, d’une durée de 4 ans qui leur permet d’intégrer avec brio des cursus d’art, d’architecture, de design d’intérieur. Nos diplômés participent à des expositions individuelles et collectives, nous en avons qui enseignent à leur tour, dans des écoles et académies

 

JP: j’enseigne depuis 20 ans la guitare et je donne des cours privés à l’académie, où ils écoutent et jouent en même temps les morceaux de musique, ce qui leur permet de se produire en tant que professionnels dès la fin de la formation.

 

Votre exposition du 20ᵉ anniversaire réunit 46 diplômés. Comment avez-vous conçu les thèmes ?
MP : 46 de nos diplômés participent à l’exposition du 20ᵉ anniversaire. Chaque élève présente deux tableaux: l’un avec moi et l’autre avec Jirar. Nous présenterons donc 87 toiles.
Avec moi, ils vont proposer un un travail sur la femme, car son rôle est très important, en tant qu’éducatrice, de mère, et même en politique, Ce sera la représentation de  l’amour sous toutes ses formes — romantique, spirituel, pour la liberté, l’art, la nation, les traditions ou la nature. Certains tableaux abordent des images fortes comme des mains avec un papillon qui brûle, l’amour qui brûle.

 

JP : De mon côté, j’ai proposé deux axes : l’un est de représenter en une toile un artiste qu’ils admirent, ou travailler à partir d’une poésie, d’une musique ou d’un chanteur qui les inspire ; l’autre est d’ imaginer leur futur atelier, ou de créer une composition florale née uniquement de leur imagination. Les résultats ont été très intéressants.

 

Que trouvera-t-on lors de cette célébration ?

MP : L’ouverture aura lieu le Jeudi 20 Novembre à 18 heures à l’espace Dadour, Jal el Dib en présence de l’invité d’honneur, le révérend Dr. Paul Haidostian, président de la Hagazian University. Nous projetterons une vidéo retraçant les vingt ans de l’académie ; Des prix spéciaux seront remis aux étudiants et à toutes les personnes qui ont contribué aux expositions de graduation. Les parents ont toujours été un soutien constant, et au fil des années, nous sommes devenus une véritable communauté.

 

Quel avenir imaginez-vous pour Ayp to Zed ?

MP : Nous souhaitons que l’art reste présent dans la vie de nos diplômés, qu’ils restent engagés, avec la grande famille de l’académie, et que celle-ci continue de grandir et de célébrer bien d’autres anniversaires.

 

JP : Nous espérons un contexte plus stable, qui nous permettrait de donner davantage. Mais le cœur restera le même : former, transmettre, accompagner. Voir un élève trouver sa voie est ce qui compte le plus.

 

MP: Nous remercions profondément M. et Mme Ziad et Dzovig Jreig, co-organisateurs de cet anniversaire, pour leur soutien, ainsi que le révérend Dr. Paul Haidostian pour nous avoir rejoint en tant qu’invité d’honneur, et L’Agenda Culturel pour son soutien et sa couverture.

 

Pour en savoir plus, cliquez ici

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