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« Adnan, l’être et le temps » par Marie Valentine Regan

Cinema

08/09/2025|Zeina Saleh Kayali

En ouverture de la 20e édition du festival Ecrans du Réel au cinéma Metropolis à Beyrouth, un film précieux sur l’artiste et poète Etel Adnan (1925-2021) par la réalisatrice américaine Marie Valentine Regan qui est à Beyrouth pour l’occasion et qui répond aux questions de l’Agenda culturel.


Qui êtes-vous Marie Valentine Regan ?

Je suis une cinéaste californienne basée à Paris et mon travail se situe à la frontière du documentaire et du cinéma expérimental. Lors de mes études de premier cycle, j’ai été initiée à la littérature arabe par Donald Herdeck, éditeur de Three Continents Press et j’ai obtenu un master en cinéma à l’Université de Columbia à New York. Je vis et je travaille à Paris actuellement.


Où et quand avez-vous rencontré Etel Adnan ?

A Paris en 2014 mais j’avais vu son travail à New-York et sa peinture m’avait profondément émue. Par une incroyable coïncidence, il s’est trouvé qu’Etel Adnan avait été le professeur de philosophie de ma mère en Californie. J’ai aussi découvert qu’elle était en plus une grande poétesse. Une artiste totale. Un ami commun m’a donné son adresse email et je lui ai écrit pour lui demander de me signer un catalogue de ses œuvres que j’avais trouvé dans une librairie. Immédiatement, avec sa générosité habituelle, elle m’a proposé de venir la voir. Un lien amical s’est très vite noué entre nous et nous nous sommes trouvées tant de choses en commun.


Vous avez alors décidé de tourner un film sur elle ?

Pas vraiment. Les choses se sont faites très naturellement. J’ai commencé à la filmer au travail et plus je la connaissais plus j’avais envie de la filmer. Quand elle peignait elle était tellement elle-même. J’ai filmé avec la lumière naturelle et un micro. C’étaient parfois des séquences très courtes. Parfois elle était fatiguée ou plus en forme. Ce film est beaucoup plus un portrait expressionniste qu’un documentaire. Il entraîne le spectateur dans une expérience directe. Le film commence comme une visite, se transformant au fil du temps en un film de paysage, une exploration de l'immensité de la perception d'Adnan.


Vous l’avez filmée sur ses différents lieux de vie ?

Oui surtout à Paris et en Bretagne. J’ai commencé à la filmer en janvier 2018 alors qu’elle ne pouvait déjà plus voyager. Elle parlait beaucoup de la Californie où elle a longtemps vécu et qui lui manquait. Le Liban aussi lui manquait et elle évoquait souvent l’exil et le fait d’avoir « grandi avec les catastrophes ». Je suis très émue de pouvoir présenter ce film dans son pays natal. C’est comme si je ramenais Etel à la maison.


Le film a-t-il déjà été montré ailleurs ?

Il a été sélectionné en avant-première spéciale à la National Gallery of Art de Washington DC et avait été montré en première mondiale au Centre Pompidou à Paris.


Etel Adnan a-t-elle vu le film ?

J’en ai montré quelques extraits à Etel, quelques années après le début du tournage, réalisant qu'elle me faisait confiance pour ce film sans avoir vu beaucoup d'images. Elle m'a confié qu'elle avait depuis longtemps un « sixième sens » qui lui soufflait que c'était moi qui devais le faire.


 

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