VISITE GUIDÉE #214 'IMAGINERY HOMELAND' DE KEVORK MOURAD
Visites Guidées26/06/2025 de 17:00 à 18:00
Date : Jeudi 26 juin 2025
Heure : 17h00
Lieu : Galerie Tanit
Langue : Français et anglais
Durée : 1h00
Inscription : (78) 959670 ; visites@agendaculturel.com
Visite gratuite, inscription obligatoire - places limitées.
La visite sera guidée par Naila Kettaneh-Kunigk (en français) et Ibrahim Khatib (en anglais).
Qu'advient-il d'une maison une fois qu'on l'a quittée ? Reste-t-elle dans la pierre et le silence ou migre-t-elle aussi, se transformant en chant, en mémoire ?
Dans Imaginary Homeland, la mémoire définit l'architecture. À travers des dessins superposés sur du denim et du lin - des matériaux marqués par l'usure, le travail et la tendresse - l'artiste réimagine les maisons des pays de son enfance qui ont été abandonnées ou transformées. Inspirées par les structures historiques d'Alep, en Syrie, ces œuvres ne sont pas de simples reconstructions de lieux, mais des emblèmes de ce qui perdure : la chaleur d'une cuisine, la courbe d'une cursive à l'ancienne, le réconfort d'une berceuse transmise de génération en génération.
Certaines pièces s'inspirent du mythe : un saint qui vivait autrefois au sommet d'une colonne près d'Alep, considéré comme fou dans la vie et saint dans la mort. Son pilier est devenu un lieu de pèlerinage. Les gens en cassaient des morceaux pour les manger, croyant qu'ils apporteraient la fertilité.
Ici, le sacré et l'absurde se fondent en un symbole d'endurance, de rituel et de foi. En revanche, une série de 24 petites peintures en couleur offre une réflexion intime sur notre relation avec la terre - la plantation, la récolte et le dialogue tranquille entre le sol et la main. Ces œuvres honorent les cycles de la récolte, montrant comment la terre nous inspire et comment, à notre tour, nous l'aidons à s'épanouir.
Deux installations majeures prolongent le terrain de l'exposition : l'une rend hommage aux migrants qui ont traversé la Méditerranée en quête de sécurité, et l'autre médite sur la naissance de la langue et de la culture - des débuts fragiles à partir desquels des mondes entiers se développent. Comme l'artiste l'a souvent affirmé, « l'art a la responsabilité de documenter le temps - afin que les générations futures puissent comprendre ce que cela signifiait de vivre, de rêver et d'endurer au moment de sa création ».
Ensemble, ces œuvres posent la question suivante : qu'emportons-nous lorsque nous sommes contraints de partir ? Qu'est-ce qui est enterré, qu'est-ce dont on se souvient, et qu'est-ce qui, grâce à la mémoire et à l'attention, pourrait encore prendre racine ?