BUT THE TREES KEPT VOTING FOR THE AXE, MARWAN RECHMAOUI
ExpositionsDu 15/04/2021 à 00:00 jusqu'au 12/08/2021 à 00:00
La galerie Sfeir-Semler ré-ouvrira avec une exposition de l’artiste libanais Marwan Rechmaoui, récemment Lauréat du prix Bonnefanten pour l’Art Contemporain (BACA) à Maastricht.
Quand la hache pénétra dans la forêt, les arbres dirent : “Son manche est des nôtres”. C’est avec une immense joie que la galerie Sfeir-Semler annonce la réouverture de son espace de Beyrouth avec une exposition personnelle de Marwan Rechmaoui. En dépit de la crise économique et politique sans précédent que traverse le Liban depuis octobre 2019, en dépit de l’explosion meurtrière du 4 août 2020 qui a défait des centaines de vies, et détruit notre espace, en dépit de la crise sanitaire qui a paralysé le monde entier, nous avons choisi de persister dans la poursuite de notre mission, celle de promouvoir la brillante scène culturelle de Beyrouth et d’en offrir un aperçu à notre public. Marwan Rechmaoui est un sculpteur conceptuel dont les œuvres prennent souvent forme dans le béton, le métal, mais aussi les matériaux de récupération, le textile, le caoutchouc et la cire. Tout au long de sa carrière, il a produit des œuvres qui s’inspirent de la réalité sociogéographique des villes, en plaçant souvent Beyrouth au centre de sa pratique. Suite à l’explosion du 4 août 2020, l’artiste, porté par un sentiment d’urgence, a commencé à travailler dans les décombres de la galerie, produisant des œuvres qui répondent à un système politique en décomposition, et à une population égarée dans une ville sans repères. Ces nouvelles compositions résonnent avec la série des piliers, un projet lancé en 2014, proposant une lecture de structures urbaines inachevées ou désintégrées, en béton, en fer et incorporant des objets de la vie quotidienne. Dans un cabinet de dessins, l’artiste présente son journal intime sur des cahiers, des aquarelles, des gouaches, chronique d’un quotidien couché sur papier au hasard des nouvelles, des évènements, de la musique qu’il écoute ou de promenades en nature. L’exposition présente également l’œuvre la plus récente de sa série de bâtiments. La Coop, une réplique du marché abandonné de Raouché, est une structure incomplète en acier et en ciment qui se dresse encore dans le sud de la capitale suite à une initiative lancée par 575 commerçants, qui avaient dû déserter leurs échoppes sur le front de mer en 1982 avec l’invasion israélienne. La construction du grand marché intérieur de 600 unités avait été interrompue en 1986. Beirut by the Sea, une des sculptures murales de Rechmaoui, propose quant à elle une vue aérienne de la côte de Beyrouth. L’œuvre est composée de 13 pièces, en référence aux 13 quartiers du front de mer représentés par des plages de béton, une réflexion sur l’expansion de la ville qui s’approprie l’espace maritime, et l’envahit de complexes privés et de décharges publiques. Marwan Rechmaoui examine les traces de moments historiques, récents ou anciens, par une observation systématique de bâtiments, de rues, et de structures inachevées. Son intérêt pour la construction des villes soulève des questions complexes autour de la formation d’identités multiculturelles et de structures sociopolitiques.