Le Street Art de la révolution libanaise, entre Art et politique
Conférences / Films25/03/2023 à 00:00
Une table ronde sur le thème "Le Street Art de la révolution libanaise : véritable langage ou scène de performance ?" aura lieu samedi 25 mars à 18h au centre Fluctuart à Paris. La table ronde réunira plusieurs street artistes libanais (liste ci-dessous) dont Salim Saab, Marie Joe Ayoub, Selim Mawad et Kabrit en présentiel.
La table ronde débutera avec un extrait du documentaire "Le cèdre d'octobre", un film de Salim Saab, pour une mise en contexte en guise d'introduction. Une partie du documentaire est consacrée à l'impact du Street Art sur le mouvement social d'octobre 2019 au Liban.
Le 17 octobre 2019 le peuple libanais - toutes religions, classes sociales et tendances politiques confondues - se rassemble au centre-ville de Beyrouth. Le slogan « Kelon yaane kellon » (Tous c’est-à-dire tous) ne cesse de retentir, réclamant la chute du gouvernement qui a échoué à trouver une solution à la profonde crise économique qui menace le pays. Les manifestants s'emparent alors des places et des routes les plus symboliques et les plus importantes à Beyrouth et dans d'autres villes libanaises.
Les artistes, quant à eux, prennent possession des murs et rues de Beyrouth en dessinant des graffitis et des fresques géantes, réalisant ainsi un musée à ciel ouvert de Street Art. Ces oeuvres sont un véritable langage de révolte ou un outil de performance et de représentation sur la scène ouverte de la « révolution ».
Affiche
"We shall pass" (Nous passerons), Roula Abdo
De la série des murs de la révolution avec Art Of Change.
Roula Abdo a peint cette oeuvre à Beyrouth, en janvier 2020, pendant une période de confusion dans les rues. Les autorités avaient placé des murs en béton tout autour des principales places de la capitale et autour du Parlement pour en bloquer les entrées et limiter les mouvements des manifestants. L’artiste décide alors de peindre deux mains essayant de pousser ces barrières de béton pour accéder au Parlement. C'était une tentative d'adresser un message de motivation et d'espoir au peuple libanais pour lui rappeler que les rues de Beyrouth appartiennent au peuple et qu'en restant uni face aux injustices, le peuple pourra briser ces murs, qu'il s'agisse de murs en béton ou de barrières oppressives...
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Fluctuart, le premier centre d’art urbain flottant de Paris, et Elfan, entreprise de médiation culturelle fondée par la Libanaise Fabienne Touma, collaborent en vue de l’organisation d’une table ronde, le 25 mars 2023, qui reviendra sur ces œuvres de Street Art et sur leur portée. Plusieurs artistes urbains libanais interviendront sur le sujet.