Justice & Cinéma est pensé comme un lieu de rencontre entre le droit et l’art. Le festival cherche à rendre la justice plus proche et plus lisible pour le grand public en s’appuyant sur la puissance du cinéma. Le festival se déroulera entre le Metropolis Cinema et le Cinéma Montaigne de l’Institut Français du Liban, du 29 septembre au 20 octobre 2025, avec une projection chaque lundi soir à 19h. La programmation mêle classiques du cinéma français et œuvres libanaises : Les Risques du métier d’André Cayatte (1967), Un crime de Jacques Deray (1993), 12 Angry Lebanese de Zeina Daccache (2009), Le Président d’Henri Verneuil (1961).Chaque séance associe projection et discussion. Après le film, un débat réunit juristes, magistrats, et cinéastes et producteurs. En réunissant institutions, acteurs du droit et monde culturel, Justice & Cinéma devient un espace de médiation inédit.

L’audience globale du festival Justice & Cinéma réunit à la fois les professionnels du droit, les artistes et cinéphiles, les étudiants en sciences sociales et en cinéma, ainsi que le grand public, afin de créer un espace commun où chacun peut interroger les dilemmes de la justice et la force critique du cinéma.

Lire aussi : Première édition du Festival Justice et Cinéma

Programme

Lundi 29 septembre – Metropolis Cinema

Film : Les Risques du métier (André Cayatte, 1967)
Débat : avec Adel A. Nassar (Ministre de la Justice) et Georges Schoucair (Producteur de film)

Synopsis : Dans un paisible village de province, une élève accuse son instituteur, Monsieur Doucet, d’avoir tenté d’abuser d’elle. Alors que l’enquête est ouverte, deux autres jeunes filles affirment à leur tour avoir été victimes de comportements déplacés de sa part. Très vite, l’homme se retrouve au centre d’un scandale qui divise la communauté et met en péril sa carrière, sa réputation, et sa vie personnelle. Tandis que les accusations s’accumulent, le doute s’installe : Qui dit la vérité ? Qui croire ? Et à quel prix ?

Problématiques du débat : Comment concilier la présomption d’innocence avec la nécessité de protéger les victimes présumées, notamment dans le cadre de relations de pouvoir entre enseignants et élèves ? Quelle place donner à la rumeur, au témoignage et à la preuve dans la procédure pénale ? Comment le cinéma peut-il traduire l’ambiguïté morale et la fragilité de la vérité dans une communauté soudée, en utilisant la mise en scène pour refléter le climat oppressant du soupçon et du doute ?

Version : Française - sous-titrée anglais

Lundi 6 octobre – Metropolis Cinema

Film : Un crime (Jacques Deray, 1993)

Débat : avec Hervé Lecuyer (Professeur en Droit Privé) et Myriam Sassine (Productrice de film)

Synopsis : Frédéric, jeune homme d'une vingtaine d'années, sort de prison au bout de quinze mois après avoir été acquitté du meurtre de ses parents, M. et Mme Chapelin-Tourvel. L'accusation ne reposait que sur le témoignage de Lucien Butard, le concierge, qui avait vu Frédéric sortir précipitamment juste après l’heure du crime.

Problématiques du débat : Jusqu’où peut aller le rôle du témoignage comme élément probatoire unique dans un procès pénal ? Quelle est la responsabilité de la justice quand elle libère un accusé faute de preuves matérielles, mais laisse planer le doute sur sa culpabilité ? Comment le cinéma met en scène la vérité fragmentée, l’ambiguïté du personnage principal et l’angoisse existentielle de celui qui vit dans l’ombre d’un crime qu’il n’a peut-être pas commis ?

Version : Française – sous-titrée anglais

Lundi 13 octobre – Cinéma Montaigne, Institut Français du Liban

Film : 12 Angry Lebanese: The Documentary (Zeina Daccache, 2009)

Débat : avec Zeina Daccache (Réalisatrice, Actrice et Dramathérapeute) et d’anciens détenus

Synopsis : Zeina Daccache, spécialisée dans le travail avec des personnes marginalisées et traumatisées, lance le premier projet de théâtre en prison au Liban, dans l’emblématique prison de Roumieh. Pendant quinze mois, quarante-cinq détenus, dont certains analphabètes, ont collaboré à l’adaptation de la pièce 12 Angry Men, rebaptisée 12 Angry Lebanese.

Problématiques du débat: Dans quelle mesure l’art et la dramathérapie peuvent-ils contribuer à la réinsertion des détenus et à l’humanisation de la justice pénale ? Peut-on penser la prison comme un lieu de réhabilitation plutôt que de simple punition ? Comment le théâtre et le documentaire deviennent-ils des outils de transformation sociale, en donnant une voix et une dignité à des individus marginalisés ? Comment l’art peut-il créer un espace de mémoire, de dialogue et de réparation symbolique ?

Version : Arabe – sous-titrée anglais

Lundi 20 octobre – Cinéma Montaigne, Institut Français du Liban

Film : Le Président (Henri Verneuil, 1961)

Débat : avec Adel A. Nassar (Ministre de la Justice) et Bechara Mouzannar (Producteur et Réalisateur)

Synopsis : Émile Beaufort est un président du Conseil à la retraite, qui vit désormais loin de la vie politique française, dans sa grande propriété à la campagne. À l'occasion d'une importante crise ministérielle, Beaufort entend à la radio que son ancien directeur de cabinet, est pressenti pour prendre la tête du gouvernement. Perturbé par cette annonce, il se remémore alors sa collaboration avec ce politicien lié aux puissances d'argent qui finira par le trahir.

Problématiques du débat : Quelle est la responsabilité des dirigeants politiques face aux puissances économiques et aux conflits d’intérêts ? Comment penser la notion d’éthique publique et de corruption à l’échelle des institutions étatiques ? Comment le cinéma de Verneuil, inspiré du roman de Simenon, interroge-t-il la grandeur et la solitude du pouvoir politique, en construisant une fresque visuelle et verbale qui oscille entre drame intime et critique des institutions ?

Version : Française

Informations pratiques

Lieux : Institut Français du Liban (Cinéma Montaigne) et Metropolis Projections à 19h00, suivies d’un débat
Entrée gratuite et ouverte à tous