Dans un lieu magique, Le Mir Amine a eu lieu samedi soir la projection en plein air du film mythique de Claude Lelouche, « Un Homme, une Femme », un grand classique du cinéma français, joué par des géants du cinéma français : Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant. Le film à sa sortie reçoit en 1966, la Palme d’or du Festival de Cannes et l’oscar du meilleur film étranger en 1967.
Organisé par la boite de production Néàbeyrouth, cette soirée rendant hommage à Lelouche, avait pour but d’annoncer une série de projection de films que prépare le Mir Amine, et aussi, la projection de la vidéo d’une minute de la réalisatrice et productrice Rana Maalouf.
Cette vidéo d’une minute, est une libre adaptation d’une scène tirée du film culte de Claude Lelouche. Ce court métrage, tourné à l’hotêl Mir Amin, est un hommage à l’âge d’or du Liban capturant l’essence de « l’élégance libanaise » dont tant de libanais et amoureux désirent le retour avec une profonde nostalgie.
Toutefois, l’intention du film va plus loin. Dans son court métrage, Maalouf invite le public à voyager dans le temps, à une époque où l’on prenait le temps d’apprécier des moments simples mais intenses. Dans un monde où tout va très vite, le film porte à l’écran des moments d’émotion auxquels nous aspirons aujourd’hui. Maalouf a repris à sa façon en réinventant cette scène emblématique en mettant en avant des acteurs arabes émergents : l'acteur égypto-libanais Ziad Jallad dans le rôle de Jean-Louis Trintignant, l'actrice franco-libanaise Isabelle Zighondi dans le rôle d'Anouk Aimée, et l'actrice libanaise Hiba Chahine.
Elle a également voulu mettre en valeur des lieux historiquement intemporels, tels que le Mir Amin Palace Hotel et l'ancienne route côtière de Chekka, des endroits qui occupent une place particulière dans la mémoire collective de chaque Libanais. Pour souligner davantage la connexion entre le passé et le présent, la réalisatrice a choisi de tourner en langue égyptienne en hommage à la collaboration cinématographique entre l’Egypte et le Liban dans les années 60.
Cette vidéo montre que même sans moyens une production de niveau international peut être effectuée. Elle a été réalisée en collaboration avec des marques libanaises qui ont bien voulu offrir aux acteurs costumes et accessoires : Vanina, Maison du mec, Andrea Wazen, et Alexandra Hakim. Rana Maalouf inverse le titre de Lelouche qui devient « Une femme et un homme » afin de replacer la femme dans la thématique d’aujourd’hui et et réfléchir à son rôle évolutif dans un couple, remettant en question la représentation traditionnelle des femmes dans le cinéma arabe.
L'adaptation de Maalouf n'est pas seulement un hommage à un classique bien-aimé, mais une réinvention qui parle à la fois du passé et du présent. Elle célèbre le riche patrimoine culturel du Liban, l'élégance durable de ses sites emblématiques, et la promesse de ses talents émergents, tout en engageant un dialogue réfléchi sur l'amour, les femmes et le pouvoir du cinéma à transcender le temps et l'espace.
Crédit photos: Charly Hokayem
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