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Marie Gautrot est Carmen à Baalbeck

FESTIVAL

16/07/2025|Zeina Saleh Kayali

La production de l’opéra Carmen de Georges Bizet par le Festival international de Baalbeck, entièrement conçue et imaginée par le metteur en scène Jorge Takla, sous la direction musicale du père Toufic Maatouk, promet d’être un moment inoubliable. Alors que les répétitions battent leur plein en vue des deux représentations des 25 et 26 juillet, la mezzo-soprano Marie Gautrot, le rôle-titre, répond aux questions de l’Agenda Culturel.

 


Comment êtes-vous « tombée » dans la musique ?

Mes parents ne sont pas des musiciens professionnels mais je dirai de grands amateurs. Dans mon enfance, j’ai fait beaucoup de musique avec eux et avant que la musique ne devienne ma profession, j’ai fait des études de lettres et d’Histoire de l’art à l’Ecole du Louvre ainsi que du théâtre. En ce qui concerne mes études musicales j’ai commencé le clavecin et le piano et, à l’âge de 22 ans, ce qui est relativement tard, j’ai découvert le chant dont je suis tombée profondément, totalement et durablement amoureuse.

 

Tout a alors été très vite ?

Ce fut vraiment la découverte de la voix aussi bien que de la voie que je devais emprunter, une évidence absolue. Je suis donc rentrée dans une école de musique en banlieue parisienne où j’ai eu la chance de tomber sur une extraordinaire professeure de chant, Marie-Claire Cottin, un vrai maître. Assez rapidement j’ai pu intégrer le Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSM) et là les occasions bien sûr se présentent.

 

Quel a été votre tout premier rôle d’opéra ?

Un rôle oriental ! Djamileh de Georges Bizet justement, un opéra comique en un acte, composé en 1871, quatre ans avant Carmen. J’étais encore étudiante au CNSM et n’avais pas encore passé mon prix. Je suis sortie du CNSM en 2008, j’ai rencontré mon premier agent et j’ai débuté dans la carrière.

 

Vous avez plutôt des affinités avec l’opéra français ?

Oui absolument et notamment avec les deux grands rôles de l’opéra français pour mezzo-soprano qui sont Carmen de Georges Bizet et Dalila (de Samson et Dalila) de Camille Saint Saëns. Mais j’aime tous les opéras et particulièrement ceux de Giuseppe Verdi dont le je me considère amoureuse !

 

Vous vous intéressez également à la Mélodie ou au Lied

J’ai la chance d’avoir un mari pianiste ! Donc oui effectivement j’aborde beaucoup le genre de la Mélodie ou du Lied et avec lui nous donnons des récitals. J’aime beaucoup explorer le répertoire, que ce soit dans le temps mais aussi dans la forme. Le cabaret, le récital. Je sors là d’un récital autour de la célèbre cantatrice Pauline Viardot (1821-1910) qui était la sœur de Maria Malibran mais qui a vécu bien plus longtemps ! C’est une artiste pour laquelle de très nombreux compositeurs ont écrit et j’aime beaucoup aller chercher dans ce type de répertoire. Dans la mélodie il y a bien sûr aussi l’attrait du texte, en général des poèmes à qui ce genre musical redonne une seconde vie.

 

Vous aimez bien faire découvrir des compositeurs qui sont quelque peu tombés dans l’oubli ?

Oui, cela, mais aussi des partitions oubliées de grands compositeurs connus. Par exemple je viens de participer à une production des Fée du Rhin d’Offenbach, un opéra noir, dramatique, qui évoque la guerre, une œuvre absolument splendide et très rarement donnée, que j’ai eu un grand plaisir à interpréter.

 

Ce n’est pas votre premier séjour au Liban ?

Non seulement, ce n’est pas mon premier séjour au Liban, mais ce fut mon premier engagement professionnel en tant que chanteuse lyrique ! J’avais été invitée par un ensemble vocal à venir interpréter, pour le Festival Al Bustan en 2002, un programme intitulé « Musique à Prague » avec des œuvres de Dvorak, Brahms et une sublime petite cantate profane de Leos Janacek, pour mezzo-soprano et chœur de femmes, intitulée La trace du loup. J’ai un souvenir totalement ébloui de ce concert.

 

Ce n’est pas votre première Carmen ?

Oh non ! loin de là ! Mais cette production avec Jorge Takla et Père Toufic Maatouk me permet de découvrir l’œuvre autrement, sous un autre angle, ce que je trouve absolument passionnant. C’est une autre lecture pour moi, c’est une nouvelle rencontre avec Carmen. Je redécouvre des éléments de la partition et des facettes du personnage que je n’avais pas forcément vus. Quant à la distribution, elle est tout simplement fabuleuse.

 

Que faut-il vous souhaiter ?

De garder la passion, c’est ce qui permet de traverser les œuvres, de les intérioriser et de les transmettre.


Consultez le programme en cliquant ici

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