Marie et le Liban ! Deux mots unis, apparentés.
La Vierge et le Liban s’accompagnent et s’harmonisent comme le cadre et le portrait, comme la figure et la réalité.
Joseph Goudard s.j. (1908)
Au Kesrouan, ancien fief des cheikhs El Khazen, la population maronite avait gardé une liberté d’action et avait offert l’asile aux communautés persécutées dans les villes de l’intérieur ou de la côte. Au-dessus de Bkerké, siège patriarcal maronite, se trouvaient la Délégation Apostolique au Liban, un couvent des pères franciscains, le couvent de Charfé, siège du Patriarcat Syriaque Catholique et, sur la colline de Bzoummar, le Patriarcat Arménien Catholique. Dans ce centre focal des communautés catholiques, un évêque melkite, Mgr Germanos MOUACCAD, venait également d’installer un ermitage et commençait d’y établir une communauté de missionnaires, prémices de ce qui deviendra plus tard le Couvent des Pères Paulistes Grecs Melkites Catholiques.
Surplombant la baie de Jounieh, avec la mer très proche et une vue imprenable, le Rocher de Harissa était tout indiqué. Nul navire ne pourrait plus longer la côte sans apercevoir la statue imposante de la Vierge, accueillante et protectrice, au sommet de la colline.
Le propriétaire du terrain retenu, Francis Yacoub YOUNES, consentit à le céder au Patriarcat pour le montant symbolique de 50 livres ottomanes. Quant aux fonds nécessaires, leur levée fut confiée au P. Lucien CATTIN s.j. et à l’assistant du Nonce Apostolique, le père BERRÉ. Le patriarche maronite mit à contribution les « wakfs maronites » et les associations de bienfaisance pour un montant forfaitaire. De nombreux fidèles et donateurs apportèrent leur soutien financier. Le patriarcat fit don du terrain. L’enveloppe du projet s’élevait à environ 50 000 francs or. Une fidèle française, souhaitant garder l’anonymat, offrit 16 000 francs or. La première pierre fut posée en octobre 1904. Monseigneur DUVAL avait déjà succombé au mal qui l’emporta le 31 juillet 1904. Son dernier désir fut cependant exaucé : fidèles, paroisses, maisons religieuses de tous rites contribuèrent à l’œuvre.
Les travaux débutèrent mais, en novembre 1906, on frôle l’arrêt. Certains ingénieurs et entrepreneurs jugent que le terrain est friable et qu’il n’offre pas les garanties de fermeté nécessaires pour supporter le poids considérable du monument qui doit s’y élever : un cône de pierre blanche ayant à sa base une chapelle et surmonté d’un socle portant une statue monumentale de la Vierge Marie. Ces réticences furent toutefois balayées grâce à l’intervention du Père Cattin s.j. appuyé par d’éminents ingénieurs qui confirmèrent la solidité du lieu et déclarèrent que les fondations avaient été exécutées dans des normes plus que suffisantes et même exagérées. La promesse faite à feu Mgr DUVAL et le souhait des donateurs de voir le sanctuaire érigé en cet endroit précis étaient donc respectés. Le chantier repris.
Bibliographie : Lucien GOUDARD s.j. – Christian Taoutel – Archives de l’Orient-Le jour.
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