Avec L’IA au cinéma : un dialogue créatif, la Fondation Liban Cinéma, en partenariat avec Film London et le British Council, initie un projet inédit mêlant apprentissage, expérimentation et production. Objectif : explorer l’impact de l’intelligence artificielle sur toutes les étapes de création d’un film. À travers des ateliers mêlant créateurs libanais et britanniques, ce programme veut questionner, réinventer et repousser les frontières de la narration, de l’esthétique et de l’éthique cinématographique. Rencontre avec Maya de Freige, Présidente de la Fondation Liban Cinéma.

Qu'est-ce qui a inspiré la création du projet IA au cinéma : un dialogue créatif et quelles possibilités vise-t-il à offrir aux cinéastes par rapport à d'autres initiatives cinématographiques axées sur l'IA ?
Le projet est né du constat d’un manque d’initiatives critiques et artistiques sur l’IA dans les films dans le monde arabe. Une grande question sur l’avenir de cette industrie se pose: Est-ce que l’IA va remplacer l’artiste? Ce projet est une tentative d’exploration et de réflexion pour répondre à cette question. Plutôt que de se concentrer uniquement sur la technologie, IA au cinéma : un dialogue créatif place les cinéastes et la narration au centre, en explorant les possibilités de l’IA à travers une approche éthique, créative et humaine.

Comment l'intégration de l'IA dans l'ensemble du processus de création cinématographique - du développement du scénario à la post-production - sera-t-elle concrètement mise en œuvre pendant les phases d'atelier et de production ?
L’IA sera introduite progressivement : d’abord par des ateliers pratiques (écriture assistée, génération d’images, traitement sonore...), puis selon les choix des cinéastes en pre-production (storyboard, planning, écriture, etc.), production (génération d’images) ou post-production (voix off, SFX, etc.). L’objectif est d’explorer librement, sans imposer de méthode.

De quelle manière la collaboration entre les réalisateurs libanais et les scénaristes britanniques enrichira-t-elle l'impact créatif et culturel du projet ?                                                                                                                        
Cette rencontre croise deux sensibilités : une approche visuelle ancrée du côté libanais et une structure narrative forte du côté britannique. L’IA devient un terrain d’échange interculturel, ouvrant à des formes hybrides et innovantes.

Quels critères ont été utilisés pour sélectionner les équipes participantes et quelles qualités ou potentiel avez-vous privilégié chez les cinéastes choisis ?
Nous avons recherché des profils ouverts, curieux et prêts à expérimenter. L’accent a été mis sur la capacité à collaborer, à interroger les usages de l’IA et sur la diversité des approches artistiques, au-delà des compétences techniques.

Les questions éthiques sont au cœur du projet : comment seront-elles abordées au cours de l'atelier, et des études de cas ou des débats spécifiques sont-ils prévus pour stimuler la réflexion critique des participants ?
Études de cas, travail pratique et analyses permettront aux participants de développer leur propre réflexion critique sur les implications de leurs choix créatifs. Pour clôturer les ateliers, nous avons organisé une projection de deux courts métrages réalisés avec l’aide de l’IA suivie par un débat entre les mentors, des experts et un large public sur l’IA, pour traiter des enjeux comme le consentement, les droits d’auteur ou les biais algorithmiques, ainsi que la possibilité d’appliquer l’usage de l’IA dans notre secteur.

Ce débat est ouvert au public, en ligne ou en présentiel le lundi 5 Juin. Si vous êtes intéressés, RSVP par mail: info@fondationlibancinema.org