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Les réserves naturelles du Liban – 5

26/06/2024|Jocelyne Dagher Hayek

Dans ses dimensions restreintes, le Liban a trop d’originalité, trop de vie, trop de

couleur pour qu’on ait le droit de le dédaigner. C’est un monde en miniature ; mais un monde complet.

Gabriel Charmes (Journaliste 1850-1886)



La réserve des Cèdres de Tannourine (Liban Nord) - 1999

Sur les hauteurs de Batroun, du côté sud de la vallée sainte de la Qadisha, se trouve la plus grande et la plus dense forêt de Cèdres du Liban. Sur 600 ha constitués à 90% de cèdres et sur une altitude de 1250 à 1870 m, elle déploie un paysage enchanteur.

La réserve consiste en 2 versants de montagne séparés par une vallée. Son sol est rocailleux. On y trouve des grottes et de nombreux cours d’eau.

Ce site, unique en son genre, a failli disparaître du fait d’un insecte qui a ravagé la cédraie. Heureusement, aujourd’hui, ce fléau est maîtrisé et des études sont en cours pour éviter toute récidive.




La réserve compte 400 000 cèdres et une faune importante caractéristique du Mont-Liban (Hyènes, renards, sangliers).

Outre le cèdre, on y dénombre des chênes, des genévriers, des pruniers et des poiriers sauvages en plus de quelque 280 espèces de plantes.

Vue de la forêt, la vallée de la Qadisha impressionne par sa beauté et l’atmosphère de sainte sérénité qui s’en dégage. Les environs de la réserve sont riches de sites naturels et historiques à ne pas manquer (gouffres, cellules de moines creusées dans la roche, ruines d’églises).




La réserve de Bentael (Byblos)-1999

C’est une des plus petites et la plus ancienne réserve naturelle du Liban. Plus ancienne parce qu’elle n’a été déclarée réserve naturelle qu’en 1999 alors que, grâce à l’initiative des habitants de la région, elle est préservée depuis 1981. Bel exemple de sensibilité à la beauté et à la richesse de leur patrimoine.

Bentael en ancien syriaque veut dire « la fille de Dieu ».




La réserve occupe 110 ha d’un versant très incliné des collines du NE de Byblos. Elle a la forme d’un ruban s’allongeant d’est en ouest sur la rive droite de Nahr Bentael. Elle est large de 100 à 200 m et longue d’environ 1 km. Sur une altitude allant de 250 à 800 m au-dessus du niveau de la mer, elle compte plusieurs formations géographiques d’où la présence d’une flore hétérogène.

C’est une authentique pinède méditerranéenne.  Certains pins de la réserve ont plus de 50 ans. On y trouve aussi des chênes de Palestine et plus de 330 espèces de fleurs dont 60 sont médicinales. C’est un espace de transition entre divers types de végétation méditerranéenne.

Classifiée Important Bird Area par Birdlife International, c’est une zone de passage pour les oiseaux migrateurs, aigles, faucons, cigogne … ce qui en fait un lieu important pour les ornithologues.

On y observe aussi des renards, des chacals, des porcs-épics et une variété de reptiles.

Bentael est également riche d’un patrimoine culturel et archéologique. L’ermitage et la chapelle de Saint Jean, datés du 12e siècle sont visibles au bout d’un sentier de randonnée.

Plus loin, une sculpture de pierre d’environ 1500 ans avant JC représente « le sacrifice » dans la culture phénicienne.

La plus vieille église du Liban, dans laquelle se trouve une fresque du 9e siècle, l’église Saint Théodore, se situe à environ 1 km de Bentael.



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