Le Caire vient d’ouvrir, dans une mise en scène grandiose, le Grand Egyptian Museum (GEM), adossé au plateau de Gizeh. L’événement met un terme à plus de vingt ans d’attente et d’annonces reportées : l’Égypte dispose désormais d’un musée à la mesure de son récit pharaonique, pensé comme une porte d’entrée vers les pyramides… et vers l’imaginaire de tout le bassin méditerranéen. L’inauguration officielle a eu lieu le 1ᵉʳ novembre 2025, en présence de dignitaires du monde entier. Le public commence à y accéder cette semaine.
Signé par Heneghan Peng Architects, le complexe de plus d’un milliard de dollars se déploie en diagonales et triangles, dans un dialogue assumé avec les lignes des pyramides voisines. Le hall monumental accueille la colossale statue de Ramsès II, pièce-totem qui donne l’échelle du lieu avant la montée de l’escalier grandiose où s’alignent stèles, statues et sarcophages. L’ensemble revendique le titre (disputé) de plus grand musée archéologique consacré à une seule civilisation. 
Cœur de l’itinéraire, l’intégralité du trésor de Tutankhamon, pour la première fois réunie, est présentée dans des galeries thématiques qui reconstituent le contexte de la découverte et le monde funéraire de la XVIIIᵉ dynastie. À côté, des ensembles majeurs venus de Saqqara, Thèbes et du Delta complètent un panorama de plus de 50 000 pièces. L’ambition est claire : faire du GEM la référence mondiale pour l’Antiquité égyptienne, tout en renouvelant l’expérience de visite par la médiation numérique et des espaces pour enfants et chercheurs. 
L’ouverture du GEM dépasse l’horizon du seul musée. Élément de « soft power », le gouvernement égyptien le présente comme un levier touristique et diplomatique, vitrine d’une relance culturelle capable de hisser le pays au rang de hub régional. Le timing, un automne propice aux voyages, n’est pas anodin : l’objectif affiché est de transformer l’onde d’attraction du plateau de Gizeh en séjours plus longs, articulés avec les sites de Louxor et d’Assouan.
Pourquoi cela nous concerne, à Beyrouth
Pour le public libanais, le GEM est à moins de deux heures de vol : une escapade culturelle de week-end qui fait sens, entre voisinage géographique et affinités méditerranéennes. L’institution parle aussi à notre écosystème muséal : conservation, scénographie, circulation des œuvres, autant de sujets que le GEM remet sur le devant de la scène avec des moyens inédits dans la région. On guettera, côté Beyrouth, les coopérations possibles (recherches, prêts, colloques) qui pourraient naître de cette inauguration.
Infos pratiques pour préparer la visite
Ouverture au public : à partir du 4 novembre 2025.
Les billets s’achètent exclusivement via le site officiel. visit-gem.com
Horaires indicatifs : complexe ouvert de 8 h 30 à 19 h, galeries 9 h à 18 h (dernière entrée 17 h). Vérifier les mises à jour avant votre venue. visit-gem.com
Où ? À l’entrée du plateau de Gizeh, en lisière du Caire, avec vue sur les pyramides.
 
À voir absolument
La statue de Ramsès II dans l’atrium : un « face-à-face » avec 3 200 ans d’histoire qui donne le ton.
Les galeries de Tutankhamon : l’ensemble le plus complet jamais montré du mobilier funéraire du jeune roi.
La « Grand Staircase » : une scénographie à ciel presque ouvert où les mastodontes de pierre guident la montée vers les collections.

 
