Un souffle argentin parcourt de nouveau les ruelles de Byblos. Dix ans déjà que le Byblos Tango Festival fait vibrer cette cité millénaire au rythme des bandonéons, des pas serrés et des regards suspendus. Dix ans que ce rendez-vous singulier, premier festival international de tango du Levant, créé par Mazen Kiwan, réunit dans une même étreinte les danseurs les plus aguerris et ceux qui viennent oser un premier pas.
Cette édition anniversaire a une saveur particulière. Car c’est bien là l’esprit du tango, sa manière d’habiter l’instant présent, d’accepter l’autre dans sa différence, de se synchroniser à son souffle et à son silence.
Le concert des 10 ans : un moment historique
Cette année, l’histoire s’écrit à Byblos : pour la première fois, un orchestre de tango jouera en direct au cœur de la ville. Le point d’orgue du festival sera le grand concert du dimanche 28 septembre.
À 20h30 précises, la place centrale de Byblos vibrera au son de quatre musiciens d’exception :
– Bassam Challita, pianiste et chef d’orchestre visionnaire, créateur d’univers où se croisent Orient et Andalousie. Élu “Musicien exceptionnel de l’année” au Murex d’Or pour son concert Fantasia al-Andalus en 2024, il apporte son souffle de conteur pour tisser l’unité grâce au langage universel de la musique.
– Mario Rahi, violoniste diplômé du Conservatoire Santa Cecilia de Rome avec mention maximale, ancien premier violon de la World Youth Orchestra et de l’orchestre d’Ennio Morricone. Soliste, premier violon de l’Orchestre Philharmonique Libanais et professeur au Conservatoire National, il fait danser son archet comme une voix ardente.
– Khachatur Savzyan, contrebassiste arménien formé au Conservatoire Komitas d’Erevan, premier soliste de l’Orchestre Philharmonique Libanais. Il a occupé des postes au sein de l’Orchestre symphonique national arménien et du Théâtre national d’opéra d’Arménie. Figure majeure de la scène jazz à Beyrouth comme à Erevan, il a formé la plupart des contrebassistes aujourd’hui en activité et incarne la rencontre entre rigueur et improvisation.
– Nadim Rouhana, accordéoniste talentueux, diplômé de l’USEK et du Conservatoire National, enseignant et responsable des ensembles musicaux à l’Institut Philokalia, il donne une respiration nouvelle à cet instrument qui se confond avec l’âme du tango.
Leur dialogue, porté par la danse et par le lieu, promet une soirée où tout s’unit : la mémoire et l’avenir, l’exigence et l’improvisation née d’un regard, l’intimité d’un pas esquissé et la puissance d’un orchestre.
Les spectateurs sont invités à arriver dès 20h00 pour profiter pleinement de ce concert exceptionnel.
Mazen Kiwan, l’âme du festival
Impossible d’évoquer le Byblos Tango Festival sans parler de Mazen Kiwan, son fondateur et directeur artistique. Danseur et chorégraphe libanais formé à Paris, il a partagé la scène avec des maestros de renommée internationale et a enseigné et performé dans les plus grands festivals de tango du monde, de Moscou à Washington, de la Suède à la Grèce.
Avec sa troupe Beirutango, il a lancé en 2009 le premier festival international de tango au Levant, le Beirut International Tango Festival, qui a marqué dix ans d’histoire à Beyrouth. Depuis dix ans, il a choisi de décentraliser ce rendez-vous et d’enraciner la fête du tango à Jbeil, offrant à Byblos une place unique sur la carte culturelle du pays.
Par sa vision, Mazen Kiwan a contribué à faire du tango au Liban une véritable école de vie : écoute, dialogue, et équilibre entre tradition et improvisation.
Trois jours de danse et de rencontres
Mais au-delà de ce concert-phare, le festival garde ce qui a toujours fait sa force : une rencontre entre danseurs de plus de vingt-cinq nationalités et les habitants de Byblos, avec trois jours intenses de tango du 26 au 28 septembre : milongas chaque soir, ateliers avec des maestros venus d’Argentine, de Grèce ou de Turquie, cafés-tango qui prolongent la magie dans la lumière du jour.
L’évolution de ce festival est aussi celle du tango au Liban. En dix ans, les communautés de danseurs se sont élargies, et la conviction s’est installée que cette danse est bien plus qu’un divertissement. Le tango, par son équilibre entre structure et improvisation, apprend à écouter et à se laisser surprendre.
Programme du festival
Vendredi 26 septembre
– 19h30 à 20h30 : Classes (Saints Coeurs, Byblos)
– 20h30 à 2h00 : Milonga avec Zeina Misu
Samedi 27 septembre
– 12h00 à 17h45 : Classes (Saints Coeurs, Byblos)
– 16h30 à 19h00 : Tango Café avec Joe Bakhache
– 20h30 à 2h00 : Milonga avec Sabah Chammas
– 23h30 : Tango Show avec Ermis Karaboulas & Katerina Sakka
Dimanche 28 septembre
– 12h00 à 15h15 : Classes (Saints Coeurs, Byblos)
– 16h30 à 19h00 : Tango Café avec Alma Haddad
– 20h00 : Arrivée du public sur la place centrale
– 20h30 à 21h45 : Grand concert public avec les maestros Bassam Challita, Mario Rahi, Khachatur Savzyan et Nadim Rouhana
– 21h45 à 1h00 : Milonga avec Joseph Dekbazian
Inscription aux classes : Formulaire en ligne
Réservation des billets sur : Antoine ticketing