À quelques jours de la représentation de la comédie “Entre 2” au Théâtre le Monnot, Pascale Michaud se glisse dans la peau de Jeanne, une mère célibataire débordante d’énergie et d’émotions. Écrite par Bruno Chapelle et mise en scène par Jean-Philippe Azéma, cette pièce, drôle et touchante, promet un face-à-face explosif dans un huis clos pour le moins inattendu : un ascenseur. Entre humour, humanité et situations rocambolesques, Pascale nous offre un aperçu de son rôle et de cette aventure théâtrale qui fera rire le public libanais francophone du 22 au 26 janvier 25.
Comment décririez-vous Jeanne en trois mots ?
Jeanne est une mère célibataire, comme il y en a beaucoup. De nombreuses femmes viennent me dire quelles se retrouvent dans ce personnage.
Elle a eu une enfance a priori un peu difficile sans parler de ses nombreuses déconvenues avec les hommes. C’est une maman toute dévouée à sa fille malgré les difficultés qu’elle a au quotidien pour l’élever.
Qu’est-ce qui vous a le plus attirée dans cette comédie ?
J’ai eu la chance que Bruno Chapelle écrive le rôle pour moi. C’est un personnage assez éloigné de ce que je suis, ce qui est toujours un challenge pour un comédien.
Jeanne est très dure, cynique, insolente. C’est quelqu’un qui marche à l’instinct et qui ne réfléchit pas aux conséquences de ses actes, ni de ses paroles. Cela m’a beaucoup plu, ce côté animal et cette rencontre totalement improbable avec François… c’est vraiment deux mondes qui vont se confronter.
Et puis j’aime travailler avec Jean-Philippe Azéma comme metteur en scène et directeur d’acteur. C’était aussi un challenge de chercher avec lui comment maintenir le public en suspens avec la contrainte de l’espace très limité de l’ascenseur.
Y a-t-il une scène ou une réplique qui vous fait encore rire, même après toutes les répétitions ?
L’insolence innocente de mon personnage qui demande à François qui vit seul, s’il n’a pas l’impression de ne servir à rien !
Que ressentez-vous à l’idée de jouer "Entre 2" pour le public libanais, public qui est souvent coincé dans des ascenseurs vu les fréquentes et longues coupures de courant ?
Je n’y avais pas pensé !
Tout d’abord, si j’ai choisi de faire ce métier, c’est pour apporter, entre autres choses, de la légèreté, du rire aux personnes qui en ont le plus besoin, et je me sens honorée de venir jouer pour le public libanais qui souffre tant ces derniers temps de la guerre.
J’ai hâte de le rencontrer et d’échanger avec lui. Il parait que vous êtes toujours prêts à faire la fête malgré un quotidien compliqué. L’amitié qui lie nos deux peuples me rend impatiente et curieuse !
Selon vous, l’enfermement dans un ascenseur, c’est plutôt une épreuve ou une opportunité ?
D’après mon point de vue, moi qui suis légèrement claustrophobe, plutôt une épreuve, mais au-delà de ça, d’après le message de l’auteur, c’est une véritable opportunité de rencontrer l’autre et d’apprendre de nos différences… L’enfer ce n’est pas l’autre, contrairement à ce que disait Sartre, ce sont nos différences qui font notre richesse et c’est justement un beau message de paix et de tolérance.
Quel est votre moment préféré sur scène dans cette comédie, et pourquoi ?
C’est un véritable « one shot », car à partir du moment où nous montons sur scène, nous n’en ressortons plus ni l’un ni l’autre jusqu’à la fin.
Il s’agit d’un véritable parcours à tenir de bout en bout avec ses moments-clés, et ses virages très importants et précis par rapport à la ligne de pensée de chaque personnage.
J’aime particulièrement le moment où nous jouons à la crapette et celui où je réalise les véritables raisons de mon enfermement dans cet ascenseur avec François.
Si vous deviez être coincé dans un ascenseur avec un personnage célèbre, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?
Michael Jackson sans hésiter, car j’ai toujours été une grande admiratrice de cet artiste. Cela me permettrait de véritablement parler avec le créateur extraordinaire qu’il a été. L’énergie également qu’il donnait sur scène en faisait un performeur d’une générosité rare.
Sinon, le Dalaï-lama… ou Bruno Chapelle !
Pour en savoir plus, lire aussi notre entretien avec Bruno Chapelle
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