Du 1er au 30 juin à la galerie Nour Ballouk, première galerie jamais ouverte à Nabatiyeh, se tient une exposition d’œuvres petits formats de dix grands artistes.
Nour Ballouk est une artiste dynamique. Productrice de cinéma (plusieurs réalisations dont le film Yara sur Netflix), elle a longtemps travaillé pour l’organisation d’événements artistiques avec les musées et les institutions. Devenue maman, elle avait moins de temps pour peindre et avait en tête depuis des années d’ouvrir une galerie au Sud, à Nabatiyeh. Mais la révolution de 2019 puis les événements actuels dans le sud du Liban ont longtemps repoussé son projet.
Adnan Al Masri
Jusqu’au jour où, se disant qu’elle ne pourrait attendre une éternité, elle se lance. Janvier 2024, la galerie Nour Ballouk ouvre ses portes à Nabatiyeh, et depuis quatre expositions ont célébré cette heureuse naissance.
Exposition collective avec notamment l’artiste-peintre Mohammed Rawas, exposition individuelle avec l’artiste calligraphe irako-français Hassan Al-Massoud, elle ouvre ses portes actuellement à l’exposition collective « La petite peinture ».
Darwiche Chamaa
Cet événement regroupe neuf artistes libanais et un artiste palestinien avec une quarantaine de peintures petits formats. À la question de savoir pourquoi ce choix, la galeriste explique que la petite taille permet un rapport émotif direct avec le public, ici l’expression du peintre est beaucoup plus libre et instantanée, pas besoin de préparer tellement d’outils qui demandent plus de délais comme les grands formats.
Aussi, le choix des petits formats non seulement démocratise l’acquisition d’œuvres d’artistes-peintres confirmés pour un coût raisonnable mais également crée un lien intime avec le public comme un écrin de bijou unique.
Avec des styles variés ; du symbolisme à l’abstrait jusqu’au surréalisme, chaque œuvre exprime une variété de talents portée par l’initiative de Nour Ballouk. Quelques exemples avec les toiles de Mohamad Rakouie, Hoda Baalbaki, Adnan Al Masri, Hussein Hussein et Darwiche Chamaa.
Hoda Baalbaki
Alors que la majorité des événements artistiques se concentrent à Beyrouth, les collectionneurs du Sud et amateurs d’art devaient faire des kilomètres pour nourrir leur passion. Cela n’est plus le cas avec cette galerie.
Les habitants ont salué cette initiative et de nombreuses personnes se sont déjà déplacées de Beyrouth et d’autres régions pour assister aux différentes expositions lancées par la galerie.
Hussein Hussein
Acte hautement symbolique, ouvrir une galerie dans une région meurtrie et toujours en danger est une bravoure qu’on souhaite voir se multiplier dans le magnifique Sud du Liban. C’est le signe également de la force de l’Art dans notre pays comme emblème de résistance et de rassemblement encore plus efficace que n’importe quelle arme.
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Mohamad Rakouie
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