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La Douceur

MAG

24/09/2025|Ramzi Salman

Souvent la vie apparaît laide, violente, injuste, parfois affreuse.

Et on appréhende les malheurs qui nous entourent.

 

Mais de temps en temps, les astres s’alignent et on se retrouve sans le savoir au milieu d’un rendez-vous avec la douceur. Un état d'âme qui nous berce et nous émerveille pour nous rappeler à l’amour de la vie.

 

Comme ce matin où je fus tiré de mon sommeil par un grincement.

 

C’était à la montagne. Je dormais dans mon lit lorsque je fus réveillé par le cri d’un animal qui ressemblait à un crissement.

Il était 6 heures du matin, j’avais encore sommeil, mais ce crissement était si proche et soutenu qu’il me tira du lit.

Je me tins immobile derrière la fenêtre et je l’aperçus.

À deux mètres de moi, assis sur une branche.

C’était un écureuil.

 

Il émettait un bruit en faisant trembler tout son corps, produisant une stridente sonorité de sa bouche. Il portait une noix entre les bras, ignorant que j’étais présent à le regarder dans son intimité, dégustant sa prise.

 

Tout à coup il sentit ma présence et s’enfuit comme l’éclair à travers parterre et arbres pour se trouver une branche sûre, éloignée du danger que je représentais.

 

J’avais néanmoins réussi à le prendre en photo. Sa soyeuse fourrure et sa queue repliée sur le dos, son petit museau, un petit chef-d’œuvre de la nature.

 

Dehors, le ciel était bleu et les couleurs vives.

C’était en septembre.

Septembre, c’est quand le ciel fait sa toilette la nuit pour se lever au petit jour tout propre et sans pollution. C’est aussi le mois où la nature se dévoile dans son plus bel apparat.

 

Je m’assis dans le jardin.

Le spectacle avait déjà commencé. Depuis l’aube.

Dans ce décor, chaque créature avait sa place.

Les oiseaux s’exprimaient sans retenue.

Leurs gazouillis coloraient le silence.

Les animaux se prononçaient tour à tour

Paisiblement, sans se bousculer.

Le chant du coq retentissait

Comme un cor au milieu d’un concert.

La philharmonie de la nature...

Un silence interrompu par le chant d'oiseaux, le crissement d'écureuils, et des solos de coq. Symphonie de la nature en Sol Majeur.

 

Et avec elle, arriva la Douceur.

 

Tout semblait immobile, mais en même temps animé.

Pas de mouvement violent ni de bruit assourdissant.

Les oiseaux volaient d’arbre en arbre puis s’arrêtaient.

Les écureuils gambadaient puis s’arrêtaient.

Le coq chantait puis s’arrêtait.

Les arbres bougeaient légèrement leurs branches et s’arrêtaient.

Les feuilles frissonnaient.

Avec volupté et grâce...

 

L’Homme n’a jamais su trouver sa place dans cette philharmonie.

Il bouge tout le temps dans la violence et le fracas.

Il veut mater la terre et la nature, piller ses trésors et tout posséder. Il fait son grabuge puis rejoint la poussière.

 

Et se demande pourquoi sa vie apparaît laide, violente, injuste, et parfois affreuse. Et il appréhende les malheurs qu'a créés.

 

Il a sûrement du rater la Douceur...

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