Avocat et musicien, Jean-Paul Hakim, vient de sortir sa dernière chanson intitulée « Un jour au Liban ». Il en parle avec l’Agenda culturel.
Vous êtes né et vous avez grandi dans la musique ?
Je suis le fruit de la musique puisque mes deux parents (le compositeur et organiste Naji Hakim et la musicologue et organiste Marie-Bernadette Dufourcet) se sont rencontrés et aimés grâce à la musique. J’ai donc baigné dans une atmosphère musicale dès ma toute petite enfance. Mon père et ma mère ont été mes premiers maîtres, en théorie musicale et piano, en parallèle avec un cursus de piano et de solfège dans un conservatoire de la région parisienne. J’ai, par ailleurs, également reçu un enseignement de piano à l’Associated Board Royal School of Music de Londres.
Cette base musicale classique vous a servi pour la composition de vos chansons ?
Certainement. C’est à partir de ce fondement classique essentiel que j’ai pu développer mon propre style musical. Je reprends les éléments des tournures propres au patrimoine classique en les adaptant à la chanson.
« Un jour au Liban » n’est pas votre première chanson ?
Non j’en ai écrit plusieurs, dont, il y a un mois « Je parle de toi », qui marche assez bien. Et juste avant ? J’ai publié un album composé de plusieurs pièces, intitulé « Un chant de France » qui est un hommage à la chanson française.
Vous êtes auteur compositeur interprète. Quel est votre processus de création et quels sont les instruments qui vous accompagnent ?
Je compose tout d’abord la musique et quand j’estime qu’elle est suffisamment « communicative », je travaille le texte. Pour cette dernière chanson, toute la partie instrumentale est également composée par moi et il s’agit d’instruments, avec des parties écrites : violon, piano, batterie, basse, guitare, trompette et trombone. C’est ma façon de renouer avec la musique classique.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Pour cette dernière chanson, c’est évidemment le Liban. J’ai voulu concrétiser une pensée que l’on retrouve dans la mémoire collective libanaise qu’il s’agisse d’expatriés ou de Libanais du Liban. En fait tous vivent en pensée dans un même Liban rêvé. J’ai mélangé une musique aux accents populaires français, tout en maintenant une âme libanaise notamment à travers le texte qui raconte l’histoire d’un individu rentrant au Liban après avoir passé un certain temps à l’étranger. Il est accueilli par sa mère, retrouve l’accent qu’il avait perdu. Les volets des maisons s’ouvrent à son passage, l’odeur des fleurs d’oranger embaume l’atmosphère, bref j’ai voulu dessiner une carte postale où la nostalgie n’exclut pas l’espoir, bien au contraire.
Vous avez d’autres sources d’inspiration ?
Oui deux compositeurs que j’admire particulièrement : Michel Legrand qui incarne parfaitement le pont entre musique classique et musique populaire et Jacques Revaux, un homme de l’ombre, nettement moins connu du grand public mais qui a composé des chansons majeures telles que Comme d’habitude qui est devenue My way.
Que faut-il vous souhaiter ?
J’espère apporter mon petit grain de sable à l’image positive du Liban à l’étranger, malgré l’actualité sinistre. Il existe dans notre pays une continuité et une renaissance artistique à laquelle j’espère pouvoir contribuer. Je souhaite aussi que ma musique accompagne et inspire ceux qui l’écoutent.
