JAH Art Gallery : Une nouvelle institution culturelle en plein cœur de Clémenceau
15/05/2025|Mathilde Lamy de la Chapelle
Depuis le 1er mai, une nouvelle adresse artistique s’est ajoutée au paysage culturel de Beyrouth. En plein cœur du quartier Clémenceau, la JAH Art Gallery a ouvert ses portes, dévoilant à la fois la collection privée d’Ayman Badreddine, son fondateur, et une sélection d’artistes qui font le rayonnement de l’art arabe.
De la passion privée à la galerie
Depuis l’âge de 24 ans, Ayman Badreddine a réuni pas moins de 1 200 œuvres : une collection impressionnante, constituée au gré de ses voyages, de ses rencontres et de ses découvertes.
De collectionneur, il est devenu galeriste. Une évolution naturelle pour ce passionné d’art, toujours en quête de nouveaux talents. « J’ai voulu créer un lieu artistique de rencontre et de partage. En tant que galeriste, j’ai un accès privilégié aux artistes. Je peux leur offrir un espace pour exposer leurs œuvres, mais aussi pour les expliquer – à moi, aux collectionneurs, aux visiteurs. Ce sont des moments forts, emplis d’adrénaline. »
C’est ainsi qu’est née sa première galerie, « JAH » – du nom donné à la divinité dans différentes cultures du bassin méditerranéen. Symbole de diversité, ce nom reflète l’identité de la galerie, qui entend mettre à l’honneur des artistes issus de courants, d’époques et de pays différents, principalement du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
Un pont entre tradition et modernité
Ce n’est sans doute pas un hasard si la JAH Art Gallery se trouve nichée en plein cœur de Clémenceau, quartier à cheval entre tradition et modernité. On y retrouve des grands noms, comme Fateh el Moudaress, Alfred Basbous ou encore Saliba Doueihy, aux côtés des œuvres de la nouvelle génération montante, comme Zena Assi, Ziad Dalloul ou Mohamad Abdallah, que l’on prend plaisir à (re)découvrir.
Ce savant mélange illustre la démarche d’Ayman Badreddine de soutenir le renouveau artistique, tout en préservant l’héritage de ceux qui ont marqué et fait rayonner l’art arabe. Au sein de cette diversité, Badreddine parvient à recréer une cohérence. La galerie est subdivisée en espaces, dans lesquels les toiles dialoguent et se répondent. Parmi eux, « SAMA JAH » accueille les toiles d’artistes libanais et syriens majeurs du XXème siècle, comme celles de Chafik Abboud, Louay Kayyali et Aref el Rayess. Un espace protégé, presque intime, au sein de la galerie.
Plus qu’une galerie, une institution culturelle
La JAH Art Gallery ambitionne de devenir un lieu vivant, d’échange et de réflexion. Elle accueillera des « salons de culture » – des débats artistiques organisés en amont de chaque exposition. Ces rencontres réuniront artistes et collectionneurs autour des œuvres exposées, pour croiser regards, interprétations et intentions.
Les expositions seront organisées suivant la sélection minutieuse d’Ayman Badreddine, lequel prévoit déjà, d’ici un mois, une exposition consacrée aux œuvres de Yasser Hammoud sur le thème de l’érotisme.
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