Le vénérable temple de Bacchus qui en a certainement vu d’autres au cours de ces deux mille dernières années, n’avait sans doute jamais expérimenté cette « folie » annoncée par Oussama Rahbani pour le concert de Hiba Tawaji: projections sur les murs, éclairages, reconstitutions de colonnes, chanteurs et danseurs évoluant dans un clair obscur ambigu, bref le show hollywoodien dans toute sa splendeur pour la plus grande joie du public venu en masse.
Quelques moments de grande émotion lors des deux hommages à d’illustres disparus, rendus l’un à Mansour Rahbani, père d’Oussama et qui aurait eu 100 ans cette année, l’autre à Ziad Rahbani, cousin d’Oussama, disparu il y a quelques jours et dont des photos de l’enfance ont été projetées sur les murs millénaires.
Deux autres moments musicaux et affectifs ont également fait frémir le public: le duo avec le chanteur Ycare, chanteur franco-libanais né à Dakar qui effectuait un bouleversant retour aux sources et bien sûr l’exceptionnelle intervention d’Ibrahim Maalouf, génie bondissant de la trompette, que l’on ne présente évidemment pas.
La deuxième partie du spectacle est plutôt axée sur le souvenir des célébrissimes « Nuits libanaises » qui ont fait les grands soirs du Festival de Baalbeck et du patrimoine musical libanais, et là le public se déchaîne. Revivre les moments de l’âge d’or d’un Liban idéal et fantasmé est l’une de nos grandes spécialités et nous le faisons ma foi très bien.
Photos : @zenabaroudi